Assassinat présumé de la journaliste Camille Lepage en République centrafricaine

La presse endeuillée.


Le Ministre des Affaires Etrangères et la Maire de Paris réagissent à la nouvelle de la découverte du corps sans vie dans une voiture de personnes anti-balaka opposés aux ex-Seleka, eux-mêmes opposés au président au pouvoir François Bozizé.


15 Mai 2014 01:55

C'est la Force Sangaris, plusieurs fois endeuillée par la disparition tragique de ses soldats, qui découvre le corps inerte de Camille Lepage, 26 ans, profession Journaliste, à l'occasion d'un contrôle de véhicule conduite par des anti-balaka s'opposant aux ex-Seleka.

Un appareil photo pour seule défense

Les seules 'armes' de Camille Lepage, un appareil photo, un stylo et des feuilles de papier, n'ont pas suffit à la sauver. Celle qui suivait le quotidien des anti-balaka, des familles luttant contre les exactions des ex-Seleka, aurait trouvé la mort dans la région de Bouar dans l'ouest de la République Centrafricaine non loin de la frontière camerounaise ; là où les rebelles de l'ex-Seleka continuent de terroriser la population ; là où également ont été contraints de se réfugier des prêtres et des religieuses suite aux violences visant des édifices religieux catholiques.

Le Président François Hollande a aussitôt demandé que toute la lumière soit faite sur ce qui s'apparenterait à un guet-apens. Français et policiers centrafricains devraient collaborer pour tenter d'élucider l'assassinat supposé de la jeune femme.
Pour le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius "toute la lumière devra être faite sur les circonstances de la mort de notre compatriote, dont les responsables devront être traduits en justice. Il ne saurait y avoir d’impunité pour ceux qui, à travers les journalistes, s’en prennent à la liberté fondamentale d’informer et d’être informé".

Du travail et du talent

La République centrafricaine © michal812 - Fotolia.com
A la Mairie de Paris, Anne Hidalgo venait de faire part de son émoi suite à l'assassinat "dans sa ville" en Espagne d’Isabel Carrasco, présidente de la province de Leon, invitant "à s’unir résolument contre la violence qui n’a pas sa place dans nos sociétés démocratiques", lorsque la nouvelle tombe.
Au sujet de l'assassinat présumé de Camille Lepage, la Maire de Paris "condamne avec la plus grande fermeté cet acte odieux et lâche. Il nous rappelle que chaque jour, sur tous les continents, des femmes et des hommes risquent leur vie afin que nous puissions disposer d’un libre accès à l’information".

Lors de la séance du conseil de Paris d'octobre 2013, sous la dernière mandature de Bertrand Delanoë, un vœu déposé par le groupe PSRGA (Parti Socialise Radicaux de Gauche et Apparentés) était voté demandant que l’espace végétalisé devant l’immeuble du 50 rue de Charonne dans le 11e arrondissement soit dénommé "Esplanade de la liberté de la presse - Gilles Jacquier" du nom du premier journaliste occidental ayant perdu la vie en 2012 dans le conflit syrien.

Camille Lepage avait effectué un stage à Rue89 dans le 20e arrondissement en 2010 avant de s'orienter vers le journalisme indépendant. Elle était partie en Centrafrique avant les débuts de l’opération Sangaris, après le Soudan du Sud en 2012 et la révolution égyptienne en 2011. Voir ici un aperçu de son travail et de son talent à l'écrit et en images.



Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales… En savoir plus sur cet auteur
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