Bertrand Delanoë tacle l'Etat

Sixième Tribune


Lors de son compte-rendu du mandat 2009 hier dans le 6ème, le Maire de Paris a explicité ses critiques contre l'Etat.


4 Novembre 2009 06:01

"Je suis d'accord avec Alain Juppé" explique Bertrand Delanoë, citant les mots de l'ancien Premier ministre à propos de la réforme de la taxe professionnelle et ses conséquences en terme de perte de fonds pour les communes. Le Maire de Paris doit "dire une vérité pas agréable à entendre et pour moi, pas agréable à dire" : l'Etat se désengage.
L'Etat doit "312 millions € aux parisiens et pas à la Ville" sur des fonctions qui ont été déléguées à la commune sans lui assurer les ressources correspondantes. Sur ces 312 €, l'Etat doit 119 millions € pour le RMI qui devait être compensé lorsqu'il a été transféré à la commune. L'Etat encore qui doit 1 million € pour le financement de la Maison du Handicap. Pour la rénovation de l'Eglise Saint-Sulpice, "l'Etat a payé" rassure-t-il.
Compte-rendu de mandat 2009 de Bertrand Delanoë dans le 6ème

Face à 200 personnes venues écouter son 9ème bilan de mandat, le Maire, tout bronzé et transi de froid en raison des économies d'énergie appliquées à la salle du gymnase Vaugirard où se tenait la réunion, commence par expliquer la pertinence des engagements pris lors de sa réélection, une "perspective validée par les parisiens en 2008". Cependant, s'il reconnaît que la crise l'amène à prendre de nouvelles initiatives, c'est pour mieux mettre en valeur celles-ci : création de l'allocation Paris-Logement, une aide de 100 € maximum pour le paiement des loyers des locataires parisiens en difficulté, développement de l'accès au crédit aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) avec Oséo, versement de 20% du montant total du contrat dès la signature du marché public de la Ville de Paris remporté par une Très Petite Entreprise (TPE). Si cette dernière mesure ressemble à s'y méprendre à une mesure destinée à pallier les retards de paiements par l'Etat, elle démontre qu'une solution peut toujours être trouvée et adaptée.
Puis la promesse de ne pas augmenter les impôts locaux en 2011, 2012, 2013 et 2014. Juste une petite augmentation en 2010 "qui se sentira moins" que celle de 2009, "annoncée avant l'élection en mars 2008". Les parisiens sont les moins imposés en France : 924 € par an contre 2124 € à Bordeaux "alors que l'usager à Paris n'a pas accès à moins de choses". "Pourquoi le dire ?" poursuit Bertrand Delanoë réchauffé par ses explications. "J'ai été mandaté à 58% par les parisiens pour mettre en oeuvre les engagements pris", "le 6ème ou le 18ème, c'est Paris et nous avons un devoir de solidarité, celui de se serrer les coudes, de se demander des efforts pour être une société digne qui avance".
Bertrand Delanoë conclut son propos par ces mots : "Je ne crois pas avoir fait un discours très démago".
Accueil courtois du Maire par Jean-Charles Bossard, 1er adjoint au maire du 6ème, et Philippe Queulin, Directeur Général des Services du 6ème, à l'extérieur et à l'intérieur du gymnase

Retrouvez bientôt sur Paris Tribune les questions des habitants et les commentaires de Jean-Pierre Lecoq, maire du 6ème, cité à 3 reprises par Bertrand Delanoë (à propos du Conseil des citoyens étrangers non-communautaires, des logements sociaux et du réaménagement de la rue de Rennes).
230 chaises ont accueilli environ 200 personnes pendant le discours du maire suivi des questions-réponses

Mots-clés de l'article : 6e arrondissement bertrand delanoe état

Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales… En savoir plus sur cet auteur
E riro 'outou i te au / Vous pourriez également aimer / You might also like