Cadenas d'amour : le maire du 1er prône la tolérance zéro

Rendre au Pont des Arts "sa pureté originelle"


Jean-François Legaret, seul maire d'arrondissement présent sur le Pont des Arts, en-dehors du Premier adjoint au Maire de Paris, chargé de la culture, du patrimoine et des relations avec les arrondissements, lors du lancement du retrait définitif des cadenas du Pont des Arts.


2 Juin 2015 21:00

Jean-François Legaret présent lors du démontage des cadenas sur le Pont des Arts © VD
Sur les deux arrondissement concernés lors du lancement du retrait définitif des cadenas d'amour par le Premier Adjoint de la Maire de Paris Bruno Julliard (PS), le 1er et le 6e arrondissement, un seul maire d'arrondissement est présent : Jean-François Legaret, maire républicain (ex-UMP) du 1er arrondissement, accompagné de son adjoint Nicolas Martin-Lalande chargé de l'espace public. Selon lui, dès le départ, il n'aurait jamais fallu laisser accrocher le moindre cadenas.

 
"On est enfin en train de se rendre compte que c’est effectivement moche et dangereux. Je pense que la ville s’est laissée déborder par cette affaire des cadenas sur le Pont des Arts. Aujourd’hui, il y a une réaction un peu tardive mais salutaire et je ne peux que l’approuver".  
Jean-François Legaret, maire du 1er arrondissement le 1er juin sur la Passerelle des Arts.

Un maire sur le pont

Ayant déploré dans un passé récent le "secret-défense" de la Mairie centrale lié la question des cadenas d'amour à Paris, le maire du 1er arrondissement, relié à la rive gauche par la Passerelle des Arts, ne peut qu'être satisfait de l'action entreprise. Sa présence sur le pont en témoigne.

Vaea Devatine (Paris Tribune) : Vous parlez de "tolérance zéro" ?
Jean-François Legaret : Il fallait enlever les premiers cadenas quand ils ont commencé à être accroché et puis voilà ! Vous savez, c’est un peu comme les tags qui reviennent toujours au même endroit. Il faut effectivement les enlever parce que si vous en laissez 1, vous en avez 10, 20, 30...

Paris Tribune : Des films en ont fait la promotion...
Jean-François Legaret : Des cadenas, il y en a dans le monde entier, dans toutes les villes mais beaucoup de mairies ont pris des dispositions pour faire en sorte qu’on n’aboutisse pas à ça. Ce n’est plus de l’amour, c’est de la rage et cela a un côté poubelle à cadenas qui est plutôt assez répugnant. Je ne vois pas du tout ce que cela peut apporter en positif.
[Le maire du 1er arrondissement marque une pause en contemplant les grilles ployant sous le poids des cadenas].
Jean-François Legaret : C’est quand même impressionnant ! Quand vous voyez les torrents de fils de grillages et le poids des cadenas, vous vous dites il y a des bateaux à passagers qui passent en-dessous et le risque est réel et avéré !
Et puis regardez…. une fois qu’on a enlevé les cadenas, on redécouvre la vue sur la Seine... c’est beau, c’est pur ! Le Pont des Arts c’est quand même un paysage très emblématique, très beau de Paris... c’est mieux sans ! C’est très clairement mieux sans !
Des artistes vont prendre la place des cadenas pour une durée limitée. Personnellement, j’y suis tout à fait favorable. J’ai toujours été pour les expositions temporaires d’artistes contemporains dans tous les sites qui peuvent s’y prêter. La Mairie de Paris m’en avait informé et j’avais fait connaître mon accord, évidemment complet.

Après cette exposition, il faudra ensuite que le Pont des Arts soit effectivement restitué à sa pureté originelle et il faudra qu’on soit vigilant pour éviter que d’autres cadenas reviennent sur des endroits proches d’autres ponts, d’autres sites où on peut accrocher un cadenas, même momentanément.

Du côté de la Mairie centrale, la première opération de communication invitera les amoureux, à partir du mois d'août, à sceller leur union par un selfie plutôt que par un cadenas.






Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales… En savoir plus sur cet auteur
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