Conseil de quartier, Argent, Art médical, Procès et conséquences du lieu où l’on s’assoit selon le maire du 6e

Réunion publique d'information sur le quartier Saint Placide le 21 mars 2012 à la mairie du 6e arrondissement.


Le conseil de quartier Saint Placide annoncé en janvier 2012 pour mars par le conseiller d’arrondissement Bertrand Pavlik s’est transformé en réunion publique d’information du maire avec les habitants, électeurs en juin dans la 11e circonscription de Paris où le maire se présente pour devenir député.


25 Mars 2012 20:02

Invités par courrier, les habitants du quartier Saint Placide sont venus en nombre assister à la réunion publique d’information le 21 mars à 18h45 à la mairie du 6e arrondissement.
Parmi eux, certains avaient également reçu une sollicitation financière pour aider le maire qui se présente aux législatives dans la 11e circonscription, la nouvelle circonscription des résidents du sud du 6e arrondissement.

Conseil de quartier, Argent, Art médical

L’une des questions des habitants porte d’ailleurs sur l’argent : "Il y a de l’argent au conseil de quartier Saint-Placide dont j’ai été membre pendant 3 ans" explique Manuel Perdiz, "et pendant 3 ans il n’a pas été investi (…) j’avais fait des propositions d’investissement pour le quartier qui n’ont pas été retenues : les enfouisseurs de récupérateur de verre et les ralentisseurs rue de Vaugirard et rue du Cherche-Midi (…) où est passé l’argent ?"

Tout en demandant au maire d’ "informer au moins l’assemblée du montant de ces enveloppes : les critères, les montants, les investissements", l’ancien membre du conseil de quartier ajoute : "Je crois que vous êtes en procès avec le journal Paris Tribune qui voulait connaître l’affectation de l’argent du conseil de quartier et je voudrais savoir ce qu’il en est."

L’assistance retient son souffle. La question précédente d’un autre habitant avait donné le ton : "Pourquoi le compte-rendu de la réunion du conseil de quartier Saint-Placide n’est pas sur le site de la mairie ?"

Saint-Placide, patron des novices et des naufragés, reste muet. Le maire du 6e écorche le nom de Manuel Perdiz qui rectifie.
"Mais si, il y a eu des investissements qui ont été fait", répond le maire, "vous avez des problèmes de mémoire et cela relève de la médecine."

L’ancien membre du conseil de quartier Saint-Placide coupe l’élu d’une voix forte : "Je ne vous permets pas, je vous ai posé une question d’ordre politique et je ne vous ai pas attaqué personnellement."

Jean-Pierre Lecoq dévoile à la salle les convictions "vertes" de Manuel Perdiz, qui ne les nie pas. Pour le maire, "les Verts" se présentent d’une drôle de façon : "c’est bien pour cela que les Verts ne sont pas élus depuis…." Jean-Pierre Lecoq se penche vers Bertrand Pavlik (PRadical), élu en charge du conseil de quartier Saint-Placide avec Romain Levy (PS), pour savoir s’il peut être son souffleur (ndlr : depuis 2008 dans le 6e arrondissement).

Frais de justice pris en charge par la Ville de Paris

Concernant Paris Tribune, il confirme qu'il est bien en procès avec le journal. "Par ailleurs, je suis défendu par la Mairie de Paris" annonce-t-il à la salle.

Sans préciser que le maire du 6e arrondissement a demandé à bénéficier de la protection de la Ville de Paris pour attaquer le journal Paris Tribune pour diffamation publique et injure publique envers un citoyen chargé d’un mandat public.

Pas un mot sur le paiement par la Ville de Paris des frais de justice du maire du 6e arrondissement mis en examen en 2010 pour diffamation publique envers un particulier.
Panneaux d'affichage à la mairie du 6e arrondissement - Photo : Paris Tribune Archives 2011.

Le 1er juillet 2011, le tribunal déclare Jean-Pierre Lecoq coupable du délit de diffamation publique envers un particulier, le condamne à 800 euros d'amende avec sursis, et à payer à l'association Foire Saint Germain et Jacqueline Ouy, reçues dans leur constitution de partie civile, 1 euro de dommages et intérêts.

Conséquences du lieu où l’on s’assoit

Le maire enchaîne, lors de la réunion publique du quartier Saint-Placide, et se fonde sur sa capacité d’observation et de déduction pour décrire aux habitants présents que son interlocuteur "Vert" a été vu assis à côté de la journaliste de Paris Tribune, lors de conseils du 6e arrondissement ; cette proximité géographique serait le signe, selon le maire du 6e arrondissement, d'une relation "privilégiée" avec la journaliste.

Le 29 novembre 2010, Jean-Pierre Lecoq a déposé plainte avec constitution de partie civile contre X, l’auteur d'un article publié sur Paris Tribune, pour diffamation publique et injure publique envers un citoyen chargé d’un mandat public, en demandant à bénéficier du soutien financier de la Ville de Paris.

Jean-Pierre Lecoq considère qu'il y a diffamation publique car il serait prétendu dans les extraits qu'il cite de l’article publié le 13 septembre 2010 "Jean-Pierre Lecoq : Je ne m’occupe pas de la communication" que :

- "Monsieur Lecoq est décrit comme un censeur de la liberté d’expression et de la presse, se révélant même menaçant à l’encontre de ceux qui n’écriraient pas selon ses diktats."
- "l’auteur de l’article prétend que Monsieur Lecoq favoriserait le népotisme en employant son neveu."
- "Monsieur Lecoq serait xénophobe et misogyne."
- "Enfin, Monsieur Lecoq est un incompétent dispendieux."


Jean-Pierre Lecoq considère également qu'il y a injure publique car des propos outrageants sont constitutifs du délit d’injure publique. Selon le maire du 6e arrondissement :

- "l’auteur compare le plaignant à un animal de basse cour, appartenant à une espèce sans cerveau et donc sans intelligence.
De surcroît cet animal revendiquerait d’en être le roi, tellement stupide qu’il se prendrait pour une vedette de cinéma qui attirerait une foule d’admiratrices."


L’objectif du maire : punir la directrice de publication de Paris Tribune en recherchant sa condamnation pénale assortie d'une demande de dommages et intérêts.

La directrice de publication conteste la validité de la procédure. Elle a également effectué une offre de preuve et pour le surplus, elle réfute les accusations et interprétations du maire d'arrondissement.

La date de l'audience publique sera connue le 13 avril 2012.

Note de la rédaction : le 13 avril 2012, l'audience de plaidoirie a été fixée au 16 avril 2013. Paris Tribune cite 2 témoins travaillant à la mairie du 6e arrondissement.

Articles



Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales… En savoir plus sur cet auteur
E riro 'outou i te au / Vous pourriez également aimer / You might also like