François Hollande à l'Hôtel de Ville de Paris

Le Président de la République à la Mairie de Paris.


Retour sur la visite du nouveau Chef de l'Etat aux élus de la capitale, une tradition républicaine.


18 Mai 2012 20:00

La visite du Président de la République à l'Hôtel de Ville de Paris le 15 mai 2012, jour de son investiture : retour sur une tradition républicaine retransmise ce jour-là en direct sur écrans géants sur la place de l'Hôtel de Ville.

Accueilli sur la place de l'Hôtel de Ville avec sa compagne par le Maire de Paris Bertrand Delanoë et sa Première adjointe, le Président de la République François Hollande s'est ensuite entretenu en privé avec le Maire. Puis, juste avant de signer le "parchemin de la Ville de Paris" qui atteste de son passage à l'Hôtel de Ville, il a salué les personnalités et les élus qui l'attendaient, avant le prononcé des discours dans la salle des Fêtes :

- le préfet de Paris et d’Ile-de-France,
- le préfet de police de Paris,
- les adjoints au Maire,

> les maires d'arrondissement, à l'exception de 5 maires UMP et UMP-CNI d'arrondissement : Jean-Pierre Lecoq (6e arrondissement), Rachida Dati (7e arrondissement), François Lebel (8e arrondissement), Claude Goaguen (député-maire du 16e arrondissement) et Brigitte Kuster (17e arrondissement, absente pour cause d'agenda public dans l'arrondissement).
Etaient présents : Jean-François Legaret (1er arrondissement), Jean Tiberi (5e arrondissement) et Philippe Goujon (député-maire du 15e arrondissement),

> les présidents des groupes politiques au conseil de Paris :
- Jean-Pierre Caffet, président du groupe socialiste, radical de gauche et apparentés (PSRGA - 77 membres) ;
- Sylvain Garel et Danièle Fournier, co-présidents du groupe Europe Ecologie - Les Verts et apparentés (EELVA - 11 membres) ;
- Ian Brossat, président du groupe communiste et élus du parti de gauche (PC - 10 membres) ;
- Jean-François Lamour, président du groupe Union pour une Majorité de Progrès à Paris et Apparentés (UMPPA - 52 membres) ;
- Yves Pozzo di Borgo, président du groupe Centre et Indépendants (CI - 11 membres).

A cette liste, sont venus s'ajouter un conseiller du 13e arrondissement, la Secrétaire Générale de la Ville de Paris et le directeur des relations internationales du Maire de Paris.

Après la signature du "parchemin", François Hollande est accueilli dans la salle des Fêtes où l'attendaient les représentants des cultes, les ambassadeurs, les corps constitués, des personnalités de la société civile, les parlementaires et les élus Parisiens.

Parmi les conseillers de Paris présents, peu de membres de l'opposition municipale ; une poignée de conseillers de Paris représentent la quasi-totalité des courants de la droite parisienne.
Les élus du groupe Centre et Indépendants sont les plus représentés, en proportion, avec 6 conseillers de Paris sur 11. Les conseillers de Paris de la majorité municipale ne sont pas au complet non plus.

Parmi les personnes debout, à l'entrée de la salle des fêtes, de part et d'autre du tapis rouge : des conseillers d'arrondissement, des chargés de mission, des invités, etc...

Traversée de la salle des fêtes sous des tonnerres d'applaudissements

This browser does not support the video element.

Les adjoints au maire, les maires d'arrondissement , les présidents de groupe rejoignent l'estrade présidentielle où les attendent des sièges réservés.

Il est 15h47. Tout le monde se lève. Les applaudissements emplissent la salle. Tout le monde, ou presque, applaudit. La musique de l'orchestre s'élève dans les airs. François Hollande, sa compagne, Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo entrent dans la salle des Fêtes.

Il leur faut 20 minutes pour parcourir la salle des Fêtes et prendre place sur l'estrade présidentielle.

L'hymne national retentit. Tout le monde, ou presque, chante les paroles de la Marseillaise. Tout le monde s'assied.

Les discours commencent : celui du Maire de Paris puis du Président de la République.

Extraits du discours de Bertrand Delanoë, Maire de Paris

"Monsieur le Président de la République,
Madame,
Monsieur le Président du Sénat,
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les élus,
Ch(è)r(e)s ami(e)s,

Il y a des moments où l'émotion ne doit pas être contenue. Vous imaginez sans peine les sentiments qui sont les miens et ceux de tant d'élus ici présents. Paris vous accueille le jour où vous devenez le Président de la République française. Cette visite d'Etat gardera toujours dans notre souvenir la solennité et la fraîcheur des commencements. Les traditions ont souvent un sens et donc une valeur. C'est le cas de ce rite républicain qui veut que le nouveau chef de l'Etat se rende le jour même de son investiture dans la Maison des Parisiens. C'est un hommage réciproque rendu par Paris à la République et par la France à sa capitale.
Aujourd'hui, une telle cérémonie prend une signification plus singulière encore puisque vous avez su trouver le chemin du coeur des Parisiens (...)
Le peuple de Paris a été le centre et l'âme des grandes révolutions qui ont fait ce que nous sommes (...) aussi je veux associer à l'hommage que je vous rends aujourd'hui tous les habitants de notre ville (...) car je suis le Maire de tous les Parisiens comme vous êtes désormais le Président de tous les Français. Reconnaissons-le, entre Paris et l'Etat, les relations ont souvent été difficiles (...) votre visite marque, j'en suis totalement convaincu l'instant où s'ouvre une nouvelle page (...) vous m'avez dit (...) votre affection pour Paris et je l'affirme, Paris n'a d'autres ambitions, aujourd'hui comme hier, que celle d'un partenariat loyal et efficace (...)"

This browser does not support the video element.

Bertrand Delanoë :
(...) "Je connais votre volonté, je connais votre constance, je sais aussi votre grande humanité.

Et je suis heureux comme maire de la capitale de l'Etat républicain que la France ait fait le choix de vous confier son destin.

C'est ce bonheur que je souhaitais simplement vous exprimer, avec mes voeux de réussite, de courage et de succès dans la très haute charge, la plus haute de toutes, dont vous êtes désormais investi.

Vive Paris, Vive la République, Vive la France".

Extraits du discours de François Hollande, Président de la République

This browser does not support the video element.

"Monsieur le Président du Sénat,
Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Monsieur le Maire, cher Bertrand Delanoë,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Ch(è)r(e)s ami(e)s,

C'est un honneur que d'être accueilli en ce jour solennel, ici, à l'Hôtel de Ville de Paris.

Cher Bertrand Delanoë, j'ai saisi votre émotion.

Vous l'avez contenu autant que vous l'avez pu mais elle m'est apparu, à la fois empreinte de dignité, c'est votre comportement, et en même temps, de fraternité.

C'est un moment que de devenir Président de la République (...)"

This browser does not support the video element.

François Hollande : (...) (Ma mission) "c'est de réunir tous les Français et de donner confiance et espoir à notre communauté nationale.

L'esprit de 1848, qui a fait inscrire sur les frontons de nos écoles et de nos mairies la devise 'Liberté, Egalité, Fraternité' et qui adopté le drapeau tricolore, vous y avez fait référence, c'est à Paris.

L'esprit de 1871, qui a conduit Paris à refuser la défaite et à s'ériger en Commune avant que la semaine sanglante ne vienne écraser cette aspiration.

L'esprit de 1885 ; un 22 mai, un cortège de plusieurs centaines de milliers de Parisiens avait suivi depuis l'Etoile jusqu'au Panthéon, le corbillard des pauvres qu'avait voulu Victor Hugo et qui avait fait don d'une partie de sa fortune pour que les pauvres puissent participer à ce cortège
(ndlr : le corbillard des pauvres dans lequel reposait la dépouille de Victor Hugo).

This browser does not support the video element.

L'esprit de 1944, qui a soulevé Paris, libéré la capitale, rétabli la République, et le souvenir du Général de Gaulle est encore présent, ici, dans ce lieu.

L'esprit de 1968, qui a abattu tant de frontières sociales, culturelles qui corsetaient notre société.
C'est cet esprit là qui rend Paris unique au monde. Et en même temps, Paris appartient au monde (...)"


Dans son discours d'une durée deux fois plus longue que celle de Bertrand Delanoë, François Hollande rappelle l "nécessité du rassemblement", l'attache des Français à leur village et à Paris et "l'expérience culturelle de la Ville de Paris (...) la création, le développement économique et l'innovation" en parlant "des idées neuves (...) de Paris- ville jeune et du logement."

Rendant un hommage appuyé aux élus parisiens qui ont "beaucoup donné", le Président de la République remercient l'équipe municipale : "tous les Français vous en seront reconnaissant (car) tout ce qui fait progresser Paris fait progresser la France."

François Hollande termine son discours par un engagement : "L'Etat s'est toujours méfié de Paris jusqu'à contenir la ville dans un statut particulier. Tout cela va changer (...) avec une relation fondée sur le respect réciproque" entre l'Etat et Paris avec "l'énergie d'un Etat partenaire pour la nouvelle confédération métropolitaine."

Enfin, il salue en compagnie du Maire de Paris les ambassadeurs, les corps constitués et les responsables des cultes. Dans les salles voisines, un buffet est servi.



Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales… En savoir plus sur cet auteur
E riro 'outou i te au / Vous pourriez également aimer / You might also like