Inquiétudes sur le devenir de l’Hôtel-Dieu

Quatrième Tribune


Les déclarations de Benoît Leclercq, directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), sur la réorganisation de ses services n’ont pas manqué de faire réagir les élus du 4e arrondissement, inquiets du sort réservé à l’Hôtel-Dieu.


Samuel Tribollet
4 Février 2010 07:31

Dans une interview donnée au Parisien le 23 janvier, Benoît Leclercq détaillait son plan d’économie.

Outre la suppression annoncée d’environ 3 500 emplois d’ici 2012, des regroupements et des fermetures d’hôpitaux parisiens sont prévus.
« Du fait de la vétusté de certains locaux, moderniser en regroupant revient souvent moins cher que de rénover, expliquait le directeur de l’AP-HP. À Paris, la seule mise aux normes de l’Hôtel-Dieu coûterait ainsi 280 millions d’euros, alors que la création de 450 nouveaux lits à Necker ne représente que 180 millions d’euros. »

Le regroupement des services de chirurgie de l’hôpital Cochin et de l’Hôtel-Dieu sont aussi à l’étude.

« Les déclarations intempestives de Benoît Leclercq sont en contradiction avec l’article qu’il avait cosigné en août dans le Figaro, s’est insurgée Dominique Bertinotti, le maire PS du 4e, lors du conseil d’arrondissement du 1er février. Même si l’Hôtel-Dieu est un bâtiment ancien à rénover, un projet était prévu autour des urgences, de l’ambulatoire et d’un pôle de Santé publique, et là, patatras, il faut maintenant faire des économies et restructurer ! Comme il l’a dit, mieux vaut bâtir du neuf plutôt que de rénover l’ancien… Sauf que si on bâtit du neuf, ce sera ailleurs. On pensait travailler sur un projet d’avenir, et finalement on se heurte à une logique étroitement comptable. »

Regrettant le manque de concertation, les élus du 4e ont voté à l’unanimité un vœu appelant à la poursuite du projet de reconversion de l’Hôtel-Dieu et à la rénovation de ses bâtiments.

Soutenant l’initiative, l’élu UMP Vincent Roger a malgré tout tenu à tempérer les « inquiétudes » de ses collègues. « Ces déclarations sont source, non pas d’angoisse, mais d’interrogations, je n’ai pas le sentiment que Benoît Leclercq remettait en cause l’ensemble du projet, a déclaré le conseiller d’opposition. Mais comme l’a dit Claude Évin [ancien ministre socialiste de la Santé, NDLR], on ne peut pas considérer le déficit comme un mode de gestion. »

Entre économies et maintien d’un service public de proximité, le débat ne fait que commencer au sein des Hôpitaux de Paris.

Mots-clés de l'article : 4e arrondissement

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