L'ARE introduit des germes d’insécurité majeurs dans les écoles selon le maire du 6e arrondissement

Au conseil du 6e arrondissement de juin 2015.


Jean-Pierre Lecoq, maire d'arrondissement et vice-président du conseil général de Paris : "Les rythmes éducatifs perturbent le fonctionnement des écoles, malmènent un grand nombre de professeurs et introduisent en plus des germes d’insécurité majeurs dans les écoles".


21 Juin 2015 00:00

Arielle Beaucamps (sans étiquette politique), nouvelle élue dans le 6e arrondissement, expose les motifs pour lesquelles la Maire de Paris et le conseil de Paris souhaitent attribuer une subvention de 1.903.127,93 euros à 156 organismes pour mettre en oeuvre 516 ateliers hebdomadaires périscolaires dans le cadre de l'aménagement des rythmes éducatifs (ARE) pour l'année scolaire 2015-2016.

Juliette Raoul-Duval (PS) conseillère d'arrondissement se réjouit de la "légère augmentation" du montant que la ville engage pour "la réussite" de la mise en oeuvre de nouveaux ateliers notamment "pour partager les valeurs républicaines Liberté Egalité Fraternité Laïcité et pour inciter (les enfants) à lutter contre toutes les formes de discrimination".

Lecoq et la boîte de Pandorre

Enfants abusés © Luis Louro - Fotolia.com
Pour le maire du 6e arrondissement, la seule élue d'opposition au conseil d'arrondissement du 6e "ouvre la boîte de Pandorre" et il "(se) doit d'y répondre" :  
"Nous arrivons au terme d’une année scolaire où l’ensemble des partenaires scolaires dans le 6e sont une nouvelle fois épuisés par la mise en œuvre de ces rythmes éducatifs qui perturbent grandement le fonctionnement des écoles, qui malmènent un grand nombre de professeurs et qui, je fais court, introduisent en plus, et ont introduit, des germes d’insécurité majeurs dans les écoles !"
Jean-Pierre Lecoq, maire du 6e, le 16 juin 2015.
En cause, les problèmes de recrutement de "milliers d'animateurs par le biais d'associations" qui font "courir des risques à beaucoup de communautés éducatives". Grâce à lui, les lignes ont bougé à la Ville de Paris : "en dépit des progrès qui ont pu être fait à ma demande, puisque je vous rappelle que pendant longtemps on ne s’assurait pas de la traçabilité des animateurs, la ville a maintenant demandé à la Préfecture de Paris de le faire, mais on reste avec ce problème, un problème pendant !"

Lecoq : "Je suis, moi, excessivement réservé sur cette affaire"

La question sur le danger potentiel des animateurs liée à celle de la pertinence de l'aménagement des rythmes éducatifs (ARE) ont convaincu le maire d'arrondissement. Il "reste très dubitatif sur la réussite de cette réforme, (il n'est) pas sûr qu’elle doit être poursuivie dans l’avenir". "On verra au gré des échéances que connaîtra notre pays" prédit-il. 
"J’aurais été à la place du ministre de l’éducation nationale, j’aurais commencé par sortir les écoles maternelles de ce décret car quand on a 3 ans ou 4 ans je ne suis pas sûr qu’on soit tellement apte à comprendre certaines valeurs comme la laïcité. Les adultes, un certain nombre, ont du mal à le comprendre ou du moins à l’interpréter correctement, je ne suis pas sûr que des bambins de 3 ans aient la capacité de le faire. Je pense que la place de l’école maternelle c’est plutôt les apprentissages fondamentaux. Ne pas concentrer l’apprentissage des fondamentaux au CP se traduit malheureusement par des décrochages scolaires dès le primaire". 
Jean-Pierre Lecoq, maire du 6e, le 16 juin 2015.

Une enquête en cours

Lors d'une question d'actualité au conseil de Paris du mois d'avril 2015, le maire du 6e avait posé une question de façon alambiquée, suite aux révélations du quotidien Le Parisien sur l'existence d'un "prédateur sexuel" ayant travaillé pour la direction des affaires scolaires de la Ville de Paris et qui, le jour de son interpellation, travaillait en tant que surveillant dans une école parisienne. Il ne pose une question claire qu'à l'issue de la réponse de l'adjoint au Maire de Paris chargé des ressources humaines Emmanuel Grégoire : l'affaire étant en cours d'instruction, la Mairie de Paris attend les résultats de l'enquête.
Dans un communiqué de presse du groupe UMP au conseil de Paris, le maire d'arrondissement s'était par la suite plaint de l'absence de réponse de la Maire de Paris aux élus.
 




Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales… En savoir plus sur cet auteur
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