L’Énergie et l’environnement à l’honneur en cette rentrée 2014

Texte participatif sur l'actualité énergétique.


La rentrée approche à grands pas et avec elle les grands rendez-vous de l’énergie et de l’environnement. Le calendrier sera riche. Au programme, la discussion de la loi sur la transition énergétique au Parlement, la gouvernance d’EDF dont le PDG Henri Proglio a annoncé sa candidature à un deuxième mandat et le sommet du climat au siège de l’ONU. De l’issue de ces trois événements dépend l’avenir énergétique et environnemental de la France.


Jean
20 Aout 2014 11:41

La grande actualité énergétique de cet été 2014 fut la présentation par Ségolène Royal de la « loi de programmation de la transition énergétique vers la croissance verte ». Ce texte n’avait rien d’une sinécure. Aucun des différents ministres qui se sont succédé depuis 2012 (Nicole Bricq, Delphine Batho, et Philippe Martin) n’est parvenu à imposer son style et un projet de transition énergétique consistant.

Pourtant la situation commence sérieusement à devenir préoccupante au regard des dernières prédictions des experts du GIEC ainsi que des estimations de la Commission européenne : L’Union européenne sera 1 à 2 % en dessous de l’objectif fixé à l’horizon 2020 en matière d’efficacité énergétique. Quatre mois après son entrée en fonction, Ségolène Royal a présenté un texte en Conseil des ministres. Si certains points sont critiquables (comment faire autrement quand il s’agit de contenter aussi bien les écologistes que les industriels de l’énergie et les Français ?), la loi a été plutôt bien accueillie dans l’ensemble.

La loi sur la transition énergétique discutée au Parlement

Le mois d’août promet d’être assez paisible, mais il ne s’agit que d’une accalmie temporaire. L’actualité énergétique de la rentrée sera ponctuée de quelques échéances d’importance. À commencer par le passage dudit texte au Parlement le 1er octobre. Une commission spéciale de 6 députés, présidée par François Brottes (PS) l’examinera dès septembre pour préparer les amendements. Et ils seront nombreux, semble-t-il, les députés commençant déjà à recevoir les premières propositions d’amendements.

Seront notamment passées sur le grill les questions du chèque énergie dont certains critiquent le fait qu’il promeut une énergie pas assez verte ; des énergies renouvelables pour lesquelles les professionnels de l’énergie espèrent bien voir les procédures administratives simplifiées ; de la décentralisation, les écologistes appelant à ce que des compétences bien définies soient attribuées aux régions ; celle de la construction et de la possibilité qu’ont les maires d’imposer dans leurs communes des normes thermiques supérieures à la RT2012 ; et enfin, celle du nucléaire sur lequel les écologistes veulent que Gouvernement reprenne la main.

Henri Proglio, PDG d’EDF, candidat à sa succession

Le secteur du nucléaire ne sera d’ailleurs pas en reste, car il y a un autre dossier à surveiller de près : la succession d’Henri Proglio aux commandes de l’électricien EDF. Son mandat expire en novembre et il y a fort à parier que les intéressés se manifestent dès septembre. Non pas tant pour la rémunération du poste, assez dérisoire en comparaison des salaires des patrons du CAC40 (450.000 euros par an). Mais plutôt parce que diriger une entreprise telle qu’EDF, au cœur des enjeux énergétiques nationaux, à la croisée d’une myriade de nouvelles technologies en développement et de défis à relever la main dans la main avec le Gouvernement, constitue un défi de poids.

Henri Proglio, candidat à sa propre succession, est le premier à le reconnaître : « J’aime mon travail, ma mission me passionne, j’ai envie de la poursuivre », a-t-il affirmé 4 mois avant la fin de son mandat. Les résultats obtenus lui permettent de prétendre à une éventuelle reconduction. Au premier semestre 2014, l’entreprise affiche un résultat net en hausse de 8,3 %, à 3,1 milliards d’euros.

Le PDG a en outre jugé « équilibrée » la loi sur la transition énergétique de Ségolène Royal, qui fait cohabiter les intérêts de la filière nucléaire avec les objectifs environnementaux de la France. Il a fait valoir la nécessité de préserver cette source d’énergie dans le mix énergétique au regard des nouvelles habitudes de consommation induites par l’émergence d’une société numérique.

Le sommet du climat au siège de l’ONU

Enfin, la tenue du sommet sur le climat au siège de l’ONU à New York relancera les réflexions engagées pour lutter contre le changement climatique. L’année dernière, à l’occasion de l’ouverture du Débat général de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2013, le secrétaire général Ban Ki-moon avait convenu avec les dirigeants mondiaux de ce rendez-vous afin d’ouvrir la voie vers une économie à faible émission de carbone. La convocation est désormais officielle : la réunion aura lieu le 23 septembre.

Cet événement intervient avant le grand sommet mondial sur le climat de Paris 2015 qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015 et contribuera aussi à la préparation de la feuille de route. Il s’agit d’un nouveau carrefour de la politique énergétique mondiale, le protocole de Kyoto ayant expiré et la conférence de Copenhague n’étant pas parvenue à trouver un nouveau consensus en 2011. La Chine a également évoqué sa volonté de plafonner ses émissions, ce qui constituera un autre sujet de discussion et de taille, au regard de l’importance démographique du pays et de ses impacts écologiques.

Autant d’échéances et de décisions qui auront de lourdes conséquences sur notre avenir énergétique et environnemental. Gageons que le vent nouveau qui souffle habituellement sur le mois de septembre place ces questions fondamentales sous les meilleurs auspices.



Mots-clés de l'article : environnement france ile de france

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