L’avenir dans un café turc

Première Tribune


La saison de la Turquie en France se poursuit au carré des sangliers du Jardin des Tuileries jusqu’au 8 août. Petite pause autour d'un café turc et son histoire.


Morgane Merlin
3 Aout 2009 17:20

Tables basses et coussins aux couleurs rappelant l’Orient, la saison de la Turquie se fête bien sûr autour d’un café turc. Hier, Osman Serim, conseiller en restauration gastronomique et membre fondateur de l’association Café turc, dévoile l’histoire de cet arbuste originaire d’Ethiopie.

Au XIVe siècle, il est introduit au Yémen et le sultan de l’empire Ottoman, Soliman le Magnifique, le fait découvrir à Paris en 1669. Seuls les grands bourgeois et la société mondaine le connaissent alors. Le café se répand dans la ville française comme une mode, alors qu’en Angleterre, il se fait connaître en tant que remède. Le café « calme les nerfs » disait-on.

Du côté de Vienne, il représente en 1683 le « Trophée gagné sur les Ottomans alors que l’armée turque assiège la ville» explique Osman Serim. Le café se popularise finalement grâce aux cultures du café aux Antilles puis en Amérique du Sud durant la seconde moitié du XVIIIe siècle car il est devenu bon marché.
 

Je vois, je vois…du café !

La leçon d’histoire récitée, la maison offre un café. Selon le proverbe turc, « le café doit être noir comme l’enfer, fort comme la mort et doux comme l’amour ».

Plus épais que le café français, il tient son caractère à sa préparation spécifique : il est bouilli dans une petite cafetière au manche long appelée « cezve ». Après torréfaction, on le consomme immédiatement pour saisir toute la saveur de son arôme. L’avenir est alors au bout des lèvres : un liquide dense appelé marc s’imprime sur les parois de la tasse que l'on a retournée sur la soucoupe.

Osman Serim s’improvise en diseur de bonne aventure et lit les quatre thèmes dessinés dans chaque tasse: avenir, argent, famille et vie affective. Un chien apparait nettement dans la tasse d’une quinquagénaire et le présage est de mauvais augure. Il indique qu’une personne de son entourage rôde autour d’elle avec de mauvaises intentions. La curieuse suivante découvre bien pire : deux serpents, chacun signifiant qu’une personne dangereuse l’entoure, une personne qui tue. Ca, c’est fort de café ! Mais tout le monde se prête au jeu, l’expérience est amusante.

En plus du café italien et français, il faut désormais compter sur le café turc.
 



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