La Chine avant et après les troupes maoïstes, vue par Henri Cartier-Bresson

Traduit de ​l'article "Henri Cartier-Bresson in China" écrit en anglais par Kunang Helmi-Picard.


HBC couvre les derniers jours de Pékin avant l’installation des troupes maoïstes.


1 Décembre 2019 16:30

À l'entrée d'une taverne, Beijing, décembre 1948 © Fondation HCB / Magnum Photos
Le 25 novembre 1948, le magazine Life charge Henri Cartier-Bresson de couvrir les derniers jours de Pékin avant l’installation des troupes maoïstes. Dix mois plus tard, il réussit à quitter la Chine quelques jours avant la proclamation de la République populaire de Chine, le 1er octobre 1949, avec d'autres journalistes et compagnons. Il y retourne en 1958 pendant quatre mois.

L'histoire du photo-journalisme connaît un tournant à l'occasion du long séjour de Henri Cartier-Bresson en Chine, lui permettant de jeter un regard approfondi sur les modes de vie traditionnels qui devaient disparaître de Beijing, Hangzhou, Nanjing et Shanghai.

Construction de la piscine de l'Université de Beijing par des étudiants, juin 1958 © Fondation HCB / Magnum Photos
Lorsqu'il arrive en Chine en novembre 1948, Henri Cartier-Bresson venait de cofonder à New-York, dix-huit mois plus tôt, l'agence Magnum Photo Agency. Il s'oriente alors vers un nouveau style de reportage, moins centré sur des événements factuels et isolés pour se concentrer davantage sur le reportage au long cours, avec pour perspective les grands changements historiques. Il parle de la vie de gens simples, avec un sens aigu de la composition de son cadre, sachant capter l'importance de ce qui se déroulait sous ses yeux : l'émergence d'une Chine nouvelle.

De retour dans la Chine communiste en 1958 pour une durée de quatre mois, le photographe, cette fois-ci accompagné d'un guide officiel, prend soin de montrer les inconvénients du nouveau régime, notamment l'exploitation de l'homme par l'homme et l'industrialisation forcée. Les difficultés du « grand bond en avant » orchestré par Mao Tsé-Toung, Président de la République Populaire de Chine de 1954 à 1959, Président du Parti communiste chinois de 1943 à 1976, constituaient un secret bien gardé protégé par le pouvoir militaire. Henri Cartier-Bresson réussit à sortir du pays avec son matériel photographique relativement intact, un exploit en soi.

Henri Cartier-Bresson : Chine 1948-1949 / 1958

La vitrine d’un commerçant de brosses dans la rue des anciens marchands, Beijing, décembre 1948 © Fondation HCB / Magnum Photos
C'est une première pour la Fondation Henri Cartier-Bresson. La totalité de l'espace d'exposition situé au 79 Rue des Archives dans le 3e arrondissement de Paris est occupée par 114 photographies originales de 1948 à 1949, 40 photographies de 1958 et de nombreux documents d'archives. Jamais auparavant un tel espace n'avait été occupé par une seule exposition.

Mis en valeur par le célèbre historien de la photographie Michel Frizot avec Ying Lung Su, sous la direction artistique de Agnès Sire (directrice artistique de la Fondation), l'exposition est présentée avec le soutien de l'Agence GutenbergAude Raimbault, conservatrice de la collection HCB, a pu rassembler la collection complète des tirages photographiques et des publications des deux artistes présentés : Cartier-Bresson et son épouse décédée, Martine Franck.

Le catalogue de l'exposition "Henri Cartier-Bresson : Chine 1948-1949 / 1958" de Michel Frizot et Ying Lung Su est publié par Delpire. L'exposition est visible jusqu'au 2 février 2020. 


Article original en anglais : Henri Cartier-Bresson in China par Kunang Helmi-Picard.

Informations pratiques

"Henri Cartier-Bresson : Chine 1948-1949 / 1958"  jusqu'au 2 février 2020
Une comparaison de deux périodes passées en Chine dix mois entre 1948/1949 et quatre mois en 1958
Fondation Henri Cartier-Bresson
79 Rue des Archives 75003 Paris
Tél : 01 40 61 50 50
Ouvert du mardi au dimanche de 11 heures à 19 heures, dernière entrée à 18h20.
Ticket d'entrée : 9€ - Tarif réduit : 5€
Métro : République, Hotel de Ville
Bus : 75, par exemple.


 

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Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales… En savoir plus sur cet auteur
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