La Libye ne veut pas de Irina Bokova à la tête de l'UNESCO

Septième Tribune


Dix-sept jours après la désignation par le Conseil exécutif de la candidate bulgare Irina Bokova au poste de DG et à J-6 du vote des 193 pays membres pour valider ce choix, la Libye condamne cette recommandation et clame son désaccord avec la Bulgarie.


9 Octobre 2009 18:45

L’ordre a dû arriver de Tripoli dans la journée. Car jusqu’à hier, tout allait bien : la Libye distribuait des cartons d’invitations pour une réception donnée à l’occasion de la 35ème session de la Conférence Générale de l’UNESCO prévue ce soir. Aujourd’hui, coup de théâtre : la réception est annulée et une conférence de presse la remplace. Dans un communiqué, le Secrétaire du Comité général populaire pour l’Education et la Recherche scientifique, le Dr Abdelkabir Alfakhery, explique les raisons du Comité Général Populaire libyen.

Imprévisible Libye

Selon lui, l’Etat de Bulgarie n’aurait pas respecté les conventions internationales, notamment l’accord de 1984 entre la Libye et la Bugarie concernant l’échange de prisonniers et des infirmières bulgares. Condamnées à la prison à vie à Tripoli pour avoir inoculé le virus du Sida à 450 enfants, elles auraient été reçues « de façon provocante » en Bulgarie, en dépit de l’accord liant les deux pays. Pour cette raison, la Libye condamne le choix du Conseil exécutif du 22 septembre.
Elle annonce un gel des programmes de coopération au cas où Irina Bokova, Ambassadeur de Bulgarie en France et Délégué permanent de la Bulgarie auprès de l’UNESCO, est élue DG de l’organisation internationale le 15 octobre.
Enfin, elle retire sa candidature pour siéger dans le prochain conseil exécutif et autres comités de l’organisation.

Coté finances, au 31 mai 2009, la Libye a dépensé 608 000 $ sur les 8 964 000 $ prévus pour les Grands programmes : Education, Sciences exactes et naturelles, Sciences sociales et humaines, Culture, Communication et Information. Du 1er janvier au 31 mai 2009, le pays a aussi financé des programmes de coopération de l'UNESCO avec la région des Etats arabes à hauteur de 226 000 $.
Côté politique, la Libye est le pays qui a défendu avec l’Egypte, le Soudan et le Koweït, la candidature de l’actuel ministre de la culture égyptienne Farouk Hosni. Le 22 septembre, il a obtenu 27 voix, derrière les 31 voix de Irina Bokova.

Dans les couloirs de l’UNESCO, les menaces libyennes sont prises au sérieux. Le DG actuel, le japonais Koïchiro Matsuura, devait quitter son poste le 23 octobre. Il aurait décidé de rester jusqu’au 30 novembre.


Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales… En savoir plus sur cet auteur
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