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La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ? (Partie 7)

Paris Tribune vous livre en plusieurs articles des débats d’une haute qualité où l’Histoire a hésité sur le cours à venir de la Révolution.


Le 25 Septembre 1792, Robespierre et Marat sont dénoncés à la Convention. Des Montagnards, députés de Paris, sont accusés de vouloir instaurer la dictature.


3 Octobre 2012 - 23:50
     

L’influent girondin Pierre Vergniaud (1), n’entend pas lâcher prise. Il est secrétaire de la Convention depuis le 20 septembre 1792.

7e partie

Auparavant, il a présidé l’assemblée législative le 10 août let c’est lui qui prononce la déchéance du Roi. Il a du prestige. C’est un révolutionnaire convaincu.

Mais les évènements récents l’inquiètent. Il a été touché par les massacres des suisses et par ceux perpétrés dans les prisons. Il est soucieux des pressions exercées par les sans-culottes sur les élus. Il identifie la commune de Paris et ses députés, Marat, Robespierre, Danton et d’autres, comme représentant un danger pour la liberté.

Les orateurs girondins ont coordonné leurs attaques. La tâche est ardue. Il le sait. Mais les chefs montagnards sont en difficulté. Il poursuit l’offensive avec détermination.

Mais alors que les tribunes soutiennent les montagnards, Jean-Michel Lacroix interpelle le Président de séance : "Je demande que le président rappelle à l’ordre les tribunes qui se permettent des murmures. Elles ont trop longtemps tyrannisé l’Assemblée". (2)

(Le président rappelle à l’ordre les membres et les spectateurs qui interrompent).

Voici la suite des débats :

Vergniaud : "Puisqu’on est entré dans cette affligeante discussion, je rappellerai la dénonciation qui fut faite à l’Assemblée législative d’une circulaire de la Commune de Paris. Cette dénonciation, j’espère, provoquera des explications nécessaires pour ramener la fraternité parmi nous. Au reste, ce n’est pas la députation de Paris que j’attaque ; je sais qu’elle renferme Dussaulx, David et d’autres membres qui sauront bien mériter de la patrie.

Voici la lettre circulaire qui a été colportée dans tous les départements par des commissaires de la municipalité de Paris, ou de son comité de surveillance :

"Un affreux complot tramé par la cour pour égorger tous les patriotes du territoire français, complot dans lequel un grand nombre de membres de l’Assemblée nationale se trouvent compromis, ayant réduit, le 9 du mois dernier la Commune de Paris à la cruelle nécessité de se ressaisir de la puissance du peuple pour sauver la nation, elle n’a rien négligé pour bien mériter de la patrie : témoignage honorable que vient de lui donner l’Assemblée nationale elle-même. L’eût-on pensé ! Dès lors de nouveaux complots non moins atroces se sont tramés dans le silence, ils éclataient au moment même où l’Assemblée nationale, oubliant qu’elle venait de déclarer que la Commune de Paris avait sauvé la patrie, s’empressait de la destituer pour prix de son brûlant civisme. A cette nouvelle, les clameurs publiques, élevées de toutes parts, ont fait sentir à l’Assemblée nationale la nécessité urgente de s’unir au peuple, et de rendre à la Commune, par le rapport du décret de destitution, les pouvoirs dont il l’avait investie. Fière de jouir de toute la plénitude de la confiance nationale, qu’elle s’efforcera toujours de mériter de plus en plus, placée au foyer de toutes les conspirations, et déterminée à s’immoler pour le salut public, elle ne se glorifiera d’avoir pleinement rempli ses devoirs que lorsqu’elle aura obtenu votre approbation, objet de tous ses voeux, et dont elle ne sera certaine qu’après que tous les départements auront sanctionné ses mesures pour sauver la chose publique. Professant les principes de la plus parfaite égalité, n’ambitionnant d’autres privilèges que celui de se présenter la première sur la brèche, elle s’empressera de se remettre au niveau de la commune la moins nombreuse de l’Etat, dès l’instant que la patrie n’aura plus rien à redouter des nuées de satellites féroces qui s’avancent contre la capitale.

La Commune de Paris se hâte d’informer ses frères de tous les départements qu’une partie des conspirateurs féroces détenus dans ses prisons a été mise à mort par le peuple : actes de justice qui lui ont paru indispensables pour retenir par la terreur les légions de traîtres cachés dans ses murs, au moment où il allait marcher à l’ennemi ; et sans doute la nation entière, après la longue suite de trahisons qui l’ont conduite sur les bords de l’abîmes, s’empressera d’adopter ce moyen si nécessaire de salut public, et tous les Français s’écrieront comme les Parisiens : "Nous marchons à l’ennemi ; mais nous ne laisserons pas derrière nous ces brigands pour égorger nos enfants et nos femmes". Frères et amis, nous nous attendons qu’une partie d’entre nous va voler à notre secours, et nous aider à repousser les légions innombrables des satellites des despotes conjurés à la perte des Français. Nous allons ensemble sauver la patrie, et nous vous devrons la gloire de l’avoir retirée de l’abîme !

Les administrateurs du Comité du salut public, et les administrateurs adjoints réunis.

Signé : P.-J. Duplain, Panis, Sergent, Lenfant, Jourdeuil, Marat, Deforgues, Leclerc, Duffort, Cally, constitués à la Commune et séant à la mairie".

Vous voyez que dans cette lettre on calomnie l’Assemblée nationale, qu’on cherche à diriger contre elle les poignards, en la faisant envisager comme complice, dans la personne d’un grand nombre de ses membres, des excès de la cour. Remarquez ce rapprochement; elle est datée du 3 septembre, et c’est dans la nuit du 2 au 3 qu’un homme contre lequel je n’avais jamais proféré que des paroles d’estime, que Robespierre, dans cette nuit terrible, disait au peuple : qu’il existait un grand complot qu’il dénonçait au peuple seul, parce que seul il pouvait le faire avorter. Ce complot, selon lui, était tramé par Ducos, Vergniaud, Brissot, Guadet, Condorcet, Lasource, etc., et il consistait à faire livrer la France au duc de Brunswick ".

Sergent : "Cela est faux". (3)

Vergniaud : "Comme je parle sans amertume, je me féliciterai d’une dénégation qui me prouvera que Robespierre aussi a pu être calomnié. Mais il est certain que dans cet écrit on appelle les poignards sur l’Assemblée ; qu’on y représente la Commune de Paris comme une autorité concentrique autour de laquelle tous les départements doivent se rallier; qu’on y parle de l’Assemblée législative comme d’une assemblée qui proscrit et persécute le patriotisme.

Que dirai-je de l’invitation formelle qu’on y fait au meurtre et à l’assassinat ? Que le peuple, lassé d’une longue suite de trahisons, se soit enfin levé, qu’il ait tiré de ses ennemis connus une vengeance éclatante, je ne vois là qu’une résistance à l’oppression. Et s’il se livre à quelques excès qui outrepassent les bornes de la justice, je n’y vois que le crime de ceux qui les ont provoqués par leurs trahisons. Le bon citoyen jette un voile sur ces désordres partiels ; il ne parle que des actes de courage du peuple, que de l’ardeur des citoyens, que de la gloire dont se couvre un peuple qui sait briser ses chaînes; et il cherche à faire disparaître, autant qu’il est en lui, les taches qui pourraient ternir l’histoire d’une si mémorable révolution.

Mais que des hommes revêtus d’un pouvoir public, qui, par la nature même des fonctions qu’ils ont acceptées, se sont chargés de parler au peuple le langage de la loi, et de le contenir dans les bornes de la justice par tout l’ascendant de la raison, que ces hommes prêchent le meurtre, qu’ils en fassent l’apologie, il me semble que c’est là un degré de perversité qui ne saurait se concevoir que dans un temps où la morale serait bannie de la terre. Je ne les accuse donc pas d’être les auteurs de cet infâme écrit; je pense qu’ils s’empresseront de désavouer leurs signatures. Mais, s’il est d’eux, il doit être puni avec autant de sévérité que les écarts auxquels il provoque le peuple sont plus dangereux. J’atteste que cet écrit a excité des troubles dans plusieurs départements. A Bordeaux, les émissaires qui l’ont colporté auraient été eux-mêmes victimes de leurs projets sanguinaires, sans le respect du peuple pour la loi".

Boileau : "Marat vous a dit qu’il désire donner lui-même des preuves de son amour pour la paix et l’ordre ; il ne doit pas ignorer que les habitants des campagnes ne demandent que la paix, et que c’est pour l’obtenir qu’ils font tant de sacrifices à la liberté. Eh bien ! Vous allez voir que Marat demande encore une insurrection nouvelle. Voici ce qu’à écrit en caractère de sang dans un journal qui paraît aujourd’hui :

"Ce qui m’accable, c’est que mes efforts pour le salut du peuple n’aboutiront à rien sans une nouvelle insurrection. A voir la trempe de la plupart des députés..." (4) et (5)

(Boileau se tournant vers Marat : "Pour mon propre compte, Marat, je te dirai qu’il y a plus de vérité dans ce coeur que de folie dans ta tête...")

"...A voir la trempe de la plupart des députés, je désespère du salut public, si dans les huit premières séances toutes les bases de la constitution ne sont pas posées..."

(Boileau à l’Assemblée : "Le traître, il sait que c’est impossible")

"...n’attendez plus rien de cette Assemblée, vous êtes anéanties pour toujours; 50 ans d’anarchie vous attendent, et vous n’en sortirez que par un dictateur vrai patriote et homme d’État".

(Un mouvement d’indignation s’empare d’une grande partie de l’Assemblée)

(Marat se lève avec sang-froid et demande la parole)

Boileau : "Et moi je demande que ce monstre soit décrété d’accusation !"


A suivre sur Paris Tribune...


(1) Pierre, Victurnien Vergniaud est député de la gironde. C’est l’un des chefs des girondins.

(2) Jean-Michel Lacroix est député de Haute-Vienne. Il appartient à la plaine ou au marais, mais il a une proximité d’idées avec les girondins.

(3) Antoine, François Sergent, dénommé plus tard Sergent-Marceau après avoir épousé la sœur aînée du général Marceau, est député de Paris, montagnard signataire avec des représentants de la commune de Paris dont Etienne Panis et Jean-Paul Marat de la circulaire du 3 septembre 1792 compréhensive à l’égard des massacres terrifiants de prisonniers jugés ou en instance de jugement.

(4) Jacques Boileau ou Boilleau d’Asson est député de l’Yonne, girondin.

(5) Jean-Paul Marat est député de Paris, montagnard, créateur du journal « l’Ami du Peuple », hanté par l’idée d’exécution des traîtres.

(6) L’abbaye est une prison parisienne à Saint Germain des Prés qui a été détruite avec le percement du Boulevard Saint Germain.


Sources

"Journal officiel de la Convention Nationale - La Convention Nationale (1792-1793), Procès-verbaux officiels des séances depuis le 21 septembre 1792, Constitution de la grande assemblée révolutionnaire, jusqu'au 21 janvier 1793, exécution du roi Louis XVI, seule édition authentique et inaltérée contenant les portraits des principaux conventionnels et des autres personnages connus de cette sublime époque", auteur non mentionné, Librairie B. Simon & Cie, Paris, sans date, pages 24 à 37.

http://miroir.mrugala.net/Arisitum/textes/revol/rob1.html

http://www.royet.org/nea1789-1794/archives/journal_debats/an/1792/convention_1792_09_25.html

http://jpmarat.de/francais/bougeart/index2.html Marat L'Ami du Peuple par Alfred Bougeart

Léon Thiessé - Les Débats de la Convention, Paris, 1828, - 5 vol.

Assemblée Nationale - http://www.assemblee-nationale.fr/

Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (A.Robert et G.Cougny)

Histoire politique et constitutionnelle de la France Charles Zorgbibe- Editions Ellipses - Juillet 2002.



Articles :
- 10 avril 2013 : La Révolution s’emballe il y a 220 ans.

- 7 novembre 2012 : Le procès de Louis XVI sur Paris Tribune.
- 3 décembre 2012 : Le Procès du Roi, il y a 220 ans.
- 8 décembre 2012 : Louis XVI peu avant le début de son procès.
- 10 décembre 2012 : Rapport Lindet : historique de la conduite du Roi Louis XVI avant son procès.

- Partie 1 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 2 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 3 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 4 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 5 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 6 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 7 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 8 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 9 - dernière partie : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?

- 10 août 2012 : 220e anniversaire de la chute de la Monarchie.
- 22 septembre 2012 : 220e anniversaire de la naissance de la République.
- 24 septembre 2012 : « La République est une et indivisible » depuis 220 ans

- 11 juin 2011 : Une guillotine à l’Hôtel Drouot.
- 22 juin 2011 : Le Maire de Paris ne connaît pas la rue Thiers.
- 5 octobre 2011 : Qui convoite la place au métro Convention ?



Journaliste, coordinateur des articles sur l'histoire, culture et politique, ventes aux enchères. En savoir plus sur cet auteur

Commentaires

1.Posté par Yvon le Juste le 17/04/2013 06:49 | Alerter
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Nous apprécions beaucoup ces différents moments de l'histoire de France, merci à Paris Tribune de les relater.
Pour information : un livre remarquable, extrêmement documenté "Une histoire française" de Valère Starasleski (aux éditions du Cherche midi) les relatent également. L'auteur doit sortir fin août 2013 la suite "L'Adieu aux Rois", chez le même éditeur.

2.Posté par Olga da Silva le 02/06/2013 14:52 | Alerter
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Merci à Paris Tribune de permettre à ses lecteurs de se remémorer cette page importante de l"'Histoire de France".

J’ai lu "une histoire française" de Valère STARASELSKI, livre formidable au point de vue documentation, l'auteur a fait un travail impressionnant, j’ai beaucoup appris. Je me réjouis qu'il y ait une suite, qui sortira en août 2013 "L'ADIEU AUX ROIS, publié au cherche midi.

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