La chasse à la taupe à l'Hôtel de Ville

Les galeries ne manquent pas à la Mairie de Paris.


Avant, avec les sociétés de Marcel Campion, c'était "Top là !" Maintenant, c'est "où est la Taupe ?"


7 Mars 2018 03:45

Qui est la taupe ?
Un taupier déclare qu'il va surveiller les galeries. C'est vrai qu'à l'Hôtel de Ville de Paris, ça ne manque pas de galeries, ni de galeries souterraines, des taupinières.
 

La taupe est influente

Une taupe a-t-elle dit à la Chambre régionale des comptes "Top départ ?" Le résultat est que la chasse aux Campion est ouverte !

La taupe creuse, court, s'agite, manipule, diffame.

La taupe, forcément de l'Hôtel de Ville de Paris, fait fuiter la signature le 4 juillet 2016 d'une convention d'occupation du domaine public entre la Mairie de Paris et la société Fêtes Loisirs gérée par Marcel Campion. Elle déclenche l'action inédite de la Chambre régionale des comptes Île-de-France.

Sans oreilles apparentes, avec une vue qui se dégrade au fil du temps et des saisons, comme toutes les taupes, la taupe de l'Hôtel de Ville de Paris est influente.
 

La taupe a un grand pouvoir

Elle informe l'Institution. La Chambre régionale des comptes Île-de-France déclenche un contrôle.  
 

La taupe connaît les rouages

Des magistrats financiers de la Chambre régionale des comptes Île-de-France présument l'existence d'une infraction de favoritisme et saisissent le Parquet National Financier.

Le Canard Enchaîné, sans doute informé par la taupe de la Mairie de Paris, publie des articles à charge. Le Point diffuse un article sur le contenu du rapport d'observations provisoires sans que celui-ci ait été soumis aux personnes visées pour qu'elles puissent répondre aux magistrats financiers.

La taupe connaît-elle une galerie souterraine qui mène à l'Elysée ? François Hollande est encore là-bas. Quatre jours avant le premier tour de l'élection présidentielle, le président de la République, son premier ministre Bernard Cazeneuve, et trois membres du gouvernement signent le 19 avril 2017 une ordonnance afin d'assurer la transparence et l'égalité de traitement des candidats potentiels à l'occupation du domaine public des personnes publiques pour l'exercice d'activités économiques par une publicité préalable à la délivrance d'un titre d'occupation temporaire du domaine public.

En l'absence de toute autre proposition concurrente à l'issue d'un délai imparti par la Ville de Paris, le pétitionnaire pourra recevoir un titre l'habilitant à occuper le domaine public concerné.

Lors des élections de mai et juin 2017, la terre tremble. Il semble que les galeries qu'empruntait la taupe de la Mairie de Paris se sont éboulées. Suite à l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, le gouvernement du Premier ministre Edouard Philippe publie une circulaire le 19 octobre 2017 afin de préciser les modalités d’application de l'ordonnance du 19 avril 2017 aux besoins spécifiques des professionnels du cirque et de la fête foraine, avec la mise en place d'une procédure de publicité simplifiée pour les occupations de courte durée des demandes d'installation des forains et des cirques.

Concrètement, si un accord de gré à gré a été passé entre la Ville de Paris et la société Fêtes Loisirs propriétaire de la Grande Roue, c'est parce que l'appel à projet préalable avait été infructueux.
 

La taupe créé les conditions

La taupe de l'Hôtel de Ville de Paris créé le climat pour l'annulation et le non-renouvellement des conventions d'occupation temporaire du domaine public, tant pour la Grande Roue que pour le Marché de Noël.

Le préjudice financier pour les sociétés de Marcel Campion et de son épouse s'élève respectivement à 4,8 millions d'euros et 8,6 millions d'euros expliquent-ils dans un communiqué commun daté du 20 décembre 2017.

Le préjudice pour la Ville de Paris : ce sont les redevances qu'elle aurait perçu en renouvelant les autorisations facturées comme par le passé.
 
"Dans un courrier du 19 septembre 2017 signé par Philippe Chotard, la Ville de Paris rappelle avoir reçu une redevance nette de plus de 150.000 euros par mois d'exploitation pour la Grande Roue de Paris
contre 8.000 euros pour la Grande Roue de Marseille.

Il en est de même avec la comparaison des marchés de Noël, le secrétaire général de la Ville de Paris précisant que Paris percevait une redevance nette de 700.000 euros
quand la Ville de Strasbourg dépensait 3 millions d'euros avec une perte de 2,5 millions d'euros".
Communiqué de Marcel Campion et de Linda Chrisnacher sur le rapport d'observations définitives de la CRC.

Le préjudice pour les Parisiens et les touristes : c'est la perte du Marché de Noël fin 2017 et la possible disparition de la Grande Roue en 2018.

Qui est la taupe ?

 

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Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales… En savoir plus sur cet auteur
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