La rive gauche sensibilisée au plan 1000 caméras

Cinquième Tribune


Devant une salle d’une trentaine de personnes acquises à la « cause » réunies au cinéma La Clef le 24 septembre, les Verts du 5ème, le Parti Communiste, le Parti de gauche, le MRAP et la Ligue des Droits de l’Homme posent la question : « Est-ce que les videos améliorent la protection des individus ou bien sont-elles prévues pour un autre usage ? »


25 Septembre 2009 10:47

Le plan prévoit d’installer 1226 caméras enregistreuses d’images et répond à 4 objectifs :
- Mieux gérer la circulation routière. Les 300 caméras qui gèrent actuellement le trafic routier à Paris sont appelées à être remplacées par des caméras moins obsolètes.
- Faciliter la gestion de l’ordre public comme lors des manifestations sur la voie publique.
- Renforcer la sécurisation en mettant l’accent sur l’aspect dissuasif et préventif des caméras.
- Prévenir le risque terroriste.

Point par point, les animateurs de la rencontre-débat dénoncent un programme idéologique, inefficace et coûteux pour la collectivité :
- Quel intérêt d’enregistrer le flux des véhicules quand il s’agit de gérer la fluidité de la circulation ?
- Enregistrer les images des manifestants sur la voie publique risque de dissuader les citoyens de manifester, un droit fondamental des pays démocratiques.
- Aucun bilan ni étude en France n’atteste de l’efficacité du système. La lutte contre la délinquance est plus complexe que l’installation de caméras, une réponse technique qui a ses limites.
- Sur le moment, les caméras ont été inefficaces pour retrouver les auteurs des attentats du 21 juillet 2005 à Londres. Parce qu’il portait un manteau en plein été, un jeune homme innocent a été abattu. Pour être efficace, il faut savoir à l’avance ce que l’on recherche.
(c) securite-surveillance

Selon les autorités, la phase de "concertation" a été faite. Place à la mise en œuvre. Un appel d’offre lancé au début de l’été estime le coût de l’opération à 85 millions € pour l’installation des caméras de vidéo surveillance et à 9 millions € les frais de fonctionnement par an. Soit un coût global de 250 à 300 millions € pour 17 ans. L’essentiel serait pris en charge par une ligne budgétaire de l’Hôtel de Ville qui devrait renoncer aux recettes des redevances pour l'occupation des sols des caméras.

Le budget 2010 à voter en décembre promet d’être agité. Agité et filmé. Les partis de gauche appellent à ne pas le voter. Paris n'est pas la banlieue. Bertrand Delanoë risque d’avoir besoin des voix du centre et de la droite. De plus en plus de Conseils consultatifs de Quartiers demandent à mettre ce point à l’ordre du jour, comme dans le 11ème, le 13ème, le 18ème et le 20ème arrondissement de Paris. Bientôt rive gauche ?



Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales… En savoir plus sur cet auteur
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