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Les ruptures de la politique étrangère

Politique étrangère


Vraies et fausses ruptures dans la politique étrangère de la France.


par Jean-François Durantin, Chercheur
30 Septembre 2008 - 17:16
     

En politique étrangère, les ruptures résultent de « contraintes et de forces profondes » qui ne sont jamais le fait des hommes d’Etat, les décisions de ceux-ci n’étant que des justifications a posteriori. C’est ce que démontrent Pierre Remouvin et Jean-Baptiste Duroselle dans leur ouvrage fondateur de l’Ecole française des relations internationales.
Les ruptures de la politique étrangère

Alors que Jean-David Levitte, conseiller pour les relations internationales auprès du président de la République, voit une triple rupture entre Jacques Chirac et son successeur - première rupture : grâce au traité simplifié, Paris est revenue « au cœur de l’Europe » ; deuxième rupture : la relance des relations avec les Etats-Unis ; troisième rupture : le Proche-Orient, où la France est « l’amie d’Israël, tout en restant celle des Arabes » - le style même de Nicolas Sarkozy constitue un obstacle supplémentaire. En effet, la chaleur n’est pas toujours adéquate avec Angela Merkel, la décontraction rend le message incertain avec Vladimir Poutine et, parfois, le spectacle dégénère, comme cela a été le cas lors de la visite du colonel Kadhafi à Paris, en décembre 2007.
Or, le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy, élu président de la République, se posait comme l’homme de la rupture en politique étrangère. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. En réalité, les vraies ruptures sont relativement rares et incomplètes et les fausses ruptures demeurent la règle.

On distinguera successivement les limites des vraies ruptures, ou encore les fausses ruptures ou les quasi-similitudes avec la politique étrangère de Jacques Chirac.
Les vraies ruptures connaissent de nombreuses limites. On en énumérera trois : la réconciliation avec Washington ; le rapprochement avec le Royaume-Uni ; l’affirmation de l’amitié avec Israël.

- En ce qui concerne la réconciliation avec Washington, hormis la présence physique de Nicolas Sarkozy à titre privé sur le territoire des Etats-Unis durant l’été 2007, on peut évoquer également, au début de la présidence de Jacques Chirac, la volonté de se rapprocher des Etats-Unis en invitant l’OTAN à intervenir « hors zone » -c’est-à-dire sur le territoire des Balkans- pour mettre fin à la guerre. On rappellera le conférence de Paris qui, en décembre 1995, donna lieu à la signature de la paix conclue d’abord à Dayton. Cette réconciliation a tenté de se poursuivre par la demande française d’exercer un commandement de l’OTAN en Méditerranée, laquelle connut un cinglant échec. De la même manière, Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il souhaitait une réelle participation de la France aux organes intégrés de l’OTAN. Mais ce désir ardent est, pour le moment, resté sans effet.
- En ce qui concerne le rapprochement avec le Royaume-Uni, la visite d’Etat qu’a effectuée le président Sarkozy au printemps 2008 constitue le souhait de rétablir une sorte d’Entente cordiale, toutefois démentie par la poursuite de relations privilégiées avec l’Allemagne. Or, un rapprochement du même ordre, avec moins de discours et plus d’effets immédiats, avait été induit par Jacques Chirac et abouti aux accords de Saint-Malo à l’automne 1998 : il s’agissait des premiers textes concernant la défense commune du Royaume-Uni et de la France.
- En ce qui concerne l’affirmation de l’amitié avec Israël, on peut certes gloser sur les excellents rapports que le président Sarkozy a établis avec Israël lors de sa visite de 2008, mais on ne doit pas oublier la visite antérieure de Lionel Jospin, certes beaucoup plus agitée, en .
Le maintien de l’amitié avec les pays arabes, sous la présidence Sarkozy, et la volonté d’établissement d’une Union pour la Méditerranée, le 13 juillet 2008, ne constituent nullement une rupture de la politique traditionnelle d’amitié avec ces derniers, qui reste une réalité depuis les voyages du Général de Gaulle et leur réitération au lendemain du premier choc pétrolier (1973).

Les fausses ruptures consacrent les similitudes avec la politique étrangère de Jacques Chirac et s’écartent radicalement des promesses faites par Nicolas Sarkozy au soir de son élection. Il s’agit de l’omission de la défense des droits de l’homme, de la poursuite du cynisme en politique étrangère, de la persistance du système de la Françafrique, et des ambiguïtés du retour de la France dans l’Union européenne.
- L’omission de la défense des Droits de l’homme est caractéristique des déplacements à l’étranger du président Sarkozy. Lors de ses voyages à Moscou, l’oubli des peuples opprimés de la fédération de Russie, tel le peuple tchétchène, est patent. De même, lors de la participation du président de la République à l’inauguration des Jeux olympiques de Pékin, le 8 août 2008, sont totalement absents de ses déclarations le peuple tibétain ou les Ouïgours.
- La poursuite du cynisme en politique étrangère se conjugue avec la volonté du président d’obtenir un meilleur état de la balance du commerce extérieur. Le souhait de vendre du nucléaire civil à tous les pays émergents et aux autres pays du Sud est une priorité, tant vis-à-vis de la Chine que des Etats du Moyen-Orient, telle l’Arabie Saoudite. Cette démarche s’étend à de nombreux pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée : ainsi, lors des voyages accomplis en Algérie (décembre 2007) et au Maroc (février 2008), la vente du nucléaire civil a été considérée comme une priorité absolue, bien avant l’établissement d’une politique d’immigration cohérente et le primat d’une politique de visas raisonnable.
- La persistance de la complicité entre Paris et les gouvernements africains consacre la permanence de la Françafrique. De la sorte, les relations avec les gouvernements et les présidents les plus corrompus d’Afrique Noire perdurent. Le seul exemple des relations privilégiées avec le Gabon d’Omar Bongo est d’autant plus notable que le sous-sol de ce pays possède de nombreuses ressources, dont l’uranium.
Les ambiguïtés du retour de la France dans l’Union européenne se caractérisent d’abord par « la politique du coucou », lorsque le président français s’attribue tous les mérites en matière de traité simplifié, alors même que le rôle d’Angela Merkel a été important. Elles se caractérisent, ensuite, par le souhait d’imposer à l’Europe tout entière l’ambiguë politique et économique de la France, qui va jusqu’à exiger de l’Eurogroupe un diktat à l’endroit de la BCE dans le but de faire baisser les taux d’intérêts. Elles se caractérisent, enfin, par la volonté d’imposer à la Turquie un partenariat dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée, plutôt que la poursuite de son intégration dans l’Union.

On peut donc en conclure que les changements radicaux en politique étrangère, envisagés au soir du 6 mai 2007 de manière incantatoire, n’ont rien de radical. En conséquence, les fausses ruptures demeurent nombreuses, en dépit des proclamations. Il en va ainsi, par exemple, pour la politique de suivi vis-à-vis des Américains en Afghanistan.
Toutefois, un début de vraie rupture, due à l’habileté du ministre des Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, consacre un des rares succès de la présidence française de l’Union : concernant le conflit géorgien, la France a gagné autour d’elle l’unanimité des 27 pour négocier avec les Russes, laissant de la sorte le gouvernement américain à la traîne –du moins dans un premier temps.





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