Maximilian Volochine : les dessous de l'exposition

Sixième Tribune


Dans le cadre de l’année croisée France-Russie, l’exposition Maximilian Volochine est présentée à la mairie du 6ème, pendant 3 semaines, jusqu’au 25 juin. Proposée et organisée par Marie-Aude Albert, commissaire de l’exposition. Rencontre avec cette femme passionnée par Volochine.


Marguerite de la Meslière
22 Juin 2010 16:06

Présentation de la commissaire

Ma première surprise lors de cet entretien dans la salle de l’exposition du vieux Colombier de la mairie du 6ème fut de constater que Marie-Aude Albert n’est pas commissaire d’exposition de métier. Et pourtant ! Ayant fait des études de Russe à la Sorbonne, elle enseigne aujourd’hui cette langue au Lycée Gérard de Nerval à Luzarches.
N’ayant aucune origine Russe, je m’étonne de son amour pour ce pays et pour Maximilian Volochine. Marie-Aude Albert confie être « tombée sous le charme de la Russie grâce à Dostoïevski », alors qu’elle était encore collégienne. Travaillant intensivement depuis un an sur ce projet, sur les traductions, le catalogue de exposition, trouver les œuvres, etc..., cette femme a su rendre hommage à cet artiste russe. Pourquoi ? « Il a servi la culture française entre 1901 et 1916, porte parole de la culture française. » Il a permis de faire connaître en Russie des peintres comme Odilon Redon, des poètes comme Paul Claudel, etc... Marie-Aude Albert souhaite faire connaître à l’occasion de cette année cet homme « brillant, cultivé, chaleureux, généreux ». Seule spécialiste de Volochine en France, elle a notamment publié un livre sur lui en 2007. Elle évoque pour ce personnage une certaine « folie ».
Marie-Aude Albert, commissaire de l'exposition Maximilian Volochine

Comment ce projet à vu le jour ?

Il a fallu qu’elle développe son ingéniosité pour pouvoir obtenir une salle. En apprenant l'organisation d'une année croisée France-Russie, le professeur saute sur l'occasion pour faire connaître Volochine. Ayant déjà réperé la salle du Vieux Colombier, elle s'approche de la mairie. Pas de problème, mais vous apportez les fonds : c'est en subtance la réponse des élus. Récompensée par sa persévérance, sa passion et sa bonne étoile, Marie-Aude Albert trouve un sponsor en Russie, un entrepreneur Russe du nom de Cheglakov. Grâce à ce coup de maître, elle obtient les droits d’exposition des dessins de Volochine via l’IRLI (Institut de Littérature Russe de St Petersbourg). Trois jours avant de quitter la patrie de son Génie, elle rencontre Maya Avelitcheva, ancienne conservatrice de galerie, historienne de l’art et experte en œuvres d’art. Une autre rencontre déterminante car cette femme, à qui le collectionneur et mécène Russe a confié sa fondation (ndlr: AVC charity foundation) lui propose tout naturellement d'expédier en France les œuvres confiées par le mécène dans le but de les exposer à la mairie du 6ème. Grâce à cette aide, Marie-Aude Albert finance l’exposition et obtient des pièces de musées et des pièces de collections.
La plupart appartiennent à des collectionneurs, et certaines viennent même de la maison du poète. Quelques originaux viennent de Bakst, Benois, Larionov, Gontcharova. Les photos en noir et blanc que l’on peut apercevoir à la mairie viennent de la collection personnelle de Koupchenko, mort en 2004. Cet homme a consacré sa vie à faire connaître Maximilian Volochine.
Marie-Aude Albert a remarquablement organisé cette exposition. Par sa motivation et son travail acharné, elle a su rendre hommage à Volochine. Deux ans d’idées, un an de travail intensif, un résultat magnifique. On souhaite que l’exposition se prolonge … mais où ?


Marie-Aude Albert a aussi organisé une exposition visible à l’Eglise d’Auvers sur Oise, jusqu’au 30 juillet. Il s’agit d’une présentation d’art sacré de Sergei Chepik.
MA. Albert devant un des panneaux de l'exposition.





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