Pollution de l'air : quelles solutions pour le Grand Paris ?


Si les grosses chaleurs estivales sont derrière nous, le retour des vacanciers et des milliers d'automobilistes quotidiens en région parisienne pour la rentrée devrait comme chaque année s'accompagner de son lot de gaz carbonique. L'occasion ici de se pencher sur les mesures mises en place par la municipalité pour lutter contre cette pollution atmosphérique à quelques mois de la conférence de Paris sur le climat.


Raub Nadine
2 Octobre 2015 20:34

Photo libre de droit : crédits Damián Bakarcic.
Les niveaux de pollution de l'air ayant atteint de nouveaux records dans la capitale au mois de mars 2015, la Ville de Paris se concentre depuis plusieurs mois déjà sur l'élaboration d'un nouveau plan anti-pollution visant à améliorer la santé publique et l'environnement. Dévoilé en mai dernier, ce projet prévoit de nouvelles mesures de restriction de la circulation, des dispositifs d'aides à l'achat de moyens de transport écologiques, ainsi que la promotion des transports publics, de la marche et du vélo, la promotion des centrales énergétiques utilisant des combustibles propres et renouvelables, et l'amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et de l’industrie.

Pensée comme une mise en œuvre locale de la loi de transition énergétique, cette politique d'amélioration de la qualité de l'air s'accompagnera d'un programme d'investissements de plus de 1,7 milliards d'euros dans les transports, durant toute la mandature d'Anne Hidalgo.

En matière de circulation tout d'abord, des nouvelles mesures de restriction dans Paris (exception faite du périphérique et des bois de Boulogne et de Vincennes), ont déjà été mises en place depuis le 1er juillet 2015 avec les autocars et les camions immatriculés avant octobre 2011, et qui sont désormais interdits d'accès entre 8h et 20h. Suivront d'ici le mois de juillet 2016, les véhicules particuliers et les véhicules utilitaires immatriculés avant janvier 1997, soit respectivement environ 120.000 et 45.000 conducteurs concernés (une voiture sur sept à Paris), ainsi que les deux-roues enregistrés avant 2000. Entre 2017 et 2020, l’interdiction deviendra totale pour certains véhicules et sera étendue à des modèles plus récents, jusqu’aux voitures diesel immatriculées avant 2011.

En parallèle, les particuliers et les professionnels qui se verront contraints d'abandonner leur véhicule actuel, recevront des aides financières les incitant à changer de mode transport. Les particuliers auront la possibilité, soit de bénéficier d’un an d’abonnement aux transports en commun gratuit (Passe Navigo annuel), ainsi que d’un abonnement annuel à Vélib et d’une offre découverte du service Autolib’, soit de pouvoir acquérir un vélo et d’éventuels accessoires de sécurité, tout en bénéficiant d’une offre découverte Autolib’. Le montant de ces aides pourra atteindre 500 euros pour chaque bénéficiaire. Une enveloppe de 3 millions d’euros est prévue sur toute la mandature.

Les professionnels recevront quant à eux une prime à l'achat d’un véhicule électrique ou au gaz, à hauteur de 15% du prix d’achat dans la limite de 9.000 euros. L'objectif est d'inciter "les professionnels parisiens et de la petite couronne travaillant à Paris à renouveler leur véhicule thermique ancien par un véhicule électrique ou au gaz naturel", explique la Ville.

Enfin, dans le secteur industriel, les usines de production énergétique exerçant en région parisienne, sont invitées à réduire massivement leurs rejets de CO2 en accord avec la nouvelle réglementation européenne environnementale prévue pour 2016. Ces nouvelles directives européennes sur les émissions industrielles (IED) imposent un abaissement supplémentaire des plafonds des émissions de gaz à effet de serre et nécessitent une adaptation technique et une modernisation des moyens de productions thermiques.

Des efforts déjà consentis par certaines installations. Les unités de production au charbon EDF de Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne par exemple, se sont arrêtées définitivement au printemps dernier pour laisser place aux nouvelles turbines à combustion (TAC) d’Arrighi certifiées ISO 14001. Cette norme internationale atteste l’existence et l’efficacité des démarches environnementales en vigueur, particulièrement en matière de gestion des produits issus du processus de fabrication de l’électricité, des émissions atmosphériques et des rejets aquatiques.

Au final, l'ensemble de ces mesures pourraient permettre à terme de ramener les concentrations atmosphériques moyennes annuelles de CO2 à moins de 20 μg/m3 (contre 70 aujourd'hui), comme le préconise l'Organisation mondiale de la santé (OMS).


Mots-clés de l'article : EDF grand paris pollution val de marne

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