Rénovation énergétique : l’Ile-de-France confrontée à son patrimoine architectural


Avec son parc immobilier vieillissant, l’Ile-de-France aurait besoin d’une large rénovation énergétique. Toutefois, plusieurs facteurs freinent encore ce mouvement. Une journée d’information organisée par le CAUE 92 le 16 juin dernier dressait un état des lieux de ce chantier nécessaire mais qui manque pourtant clairement de dynamisme.


Raub Nadine
18 Juin 2015 09:54

(visuel libre de droit @ Jean-Pierre)
Évoqué dans le cadre de la journée d’information « Rénovation énergétique et qualité architecturale dans les logements collectifs et individuels », organisé le mardi 16 juin dernier à Boulogne-Billancourt par le Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement des Hauts-de-Seine et l’agence locale de l’énergie Grand Paris, le parc résidentiel francilien présente des caractéristiques communes à l’ensemble des grandes villes françaises, vieillissant et peu enclin aux économies d'énergies.

Une étude de 2014, rédigée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) Ile-de-France, la Préfecture d’Ile-de-France et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), estimait que 79,4 % des résidences principales du territoire ont été construite avant 1981. Une grande part de la population est par ailleurs en situation de précarité énergétique puisque "360 000 ménages consacrent plus de 10 % de leurs revenus à l’énergie, et 640 000 ménages affirment avoir froid", souligne Lucile Mettetal, chargée d’étude habitat au sein de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France, au média Le Moniteur.

Un constat sans appel qui nécessite une politique de rénovation énergétique de grande ampleur. Mais pour cela, la région doit tout d'abord convaincre des copropriétés plutôt réfractaires, et respecter son histoire architecturale. Dans ce contexte, les intervenants affichaient un pragmatisme de rigueur. « Nous devons embarquer l’efficacité énergétique dans d’autres travaux. Seule, elle ne convainc pas les propriétaires. D’autres aspects, tels que des pathologies, l’accessibilité, ou le confort, sont plus à même de motiver un chantier », analyse André Pouget, ingénieur thermicien et fondateur du bureau d’étude Pouget Consultants. En milieu occupé, la démarche est d'autant plus compliquée. Il est en effet impossible d'imposer une rénovation complète d’un immeuble à une date précise.

Une fois que les parties prenantes sont convaincues, les maîtres d’œuvre doivent encore composer avec des façades classées, tout particulièrement dans le centre de Paris. La réponse prend la forme d’un mélange d’isolation par l’extérieur et l’intérieur. Les édifices haussmanniens possèdent en général une arrière-cour, invisible depuis la rue, et souvent dégradée. La pose en extérieur peut alors trouver sa place. Quant à l’isolation par l’intérieur, elle pose le problème d’une intervention sur un site occupé. Un temps de pose écourté pourrait décider quelques opposants.


Mots-clés de l'article : rénovation tribune énergie

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