Une heure de silence pour les sans-papiers

Première Tribune


A l'origine du concept : le Réseau Éducation Sans Frontières, une association créée par des enseignants révoltés par le traitement des enfants souhaitant poursuivre leurs études en France.


Mariam Slimani
18 Juillet 2009 19:59

Le troisième vendredi de chaque mois est l'occasion pour l'association de manifester en silence et en cercle devant le Conseil d'État, s'il vous plaît. Il s'agit de dénoncer avec de nombreuses autres associations en majorité chrétiennes, une politique de reconduite à la frontière à la française, jugée brutale à leur goût.

Ces cercles de silence critiquent les dispositions prises par l'État pour régler la question des immigrés, les difficiles démarches administratives pour accéder à la régularisation, les interpellations, et surtout les « détentions inhumaines ».

Dans les Centres de Rétention Administratifs (CRA) créés en 2005, "la dignité humaine est mise en danger" selon Josette, membre active de l'association et enseignante à la retraite.

Pourquoi avoir choisi ce mode d'action, qui semble, à première vue, inefficace? Parce que les actions « coup de poing » appellent une certaine violence, ce qui n'est pas le but recherché. Au contraire, les cercles de silence se fixent pour but d'aller au-dessus des mots et des cris ; la force de la réprobation s'entend pour eux dans le silence et l'immobilité massive.

Une théorie qui, à défaut d'être comprise par tous, intrigue. Comment ne pas être surpris par une ronde d'adultes au milieu d'une place passante d'habitude très fréquentée ? Encore pis, comment ne pas être surpris quand ces mêmes adultes restent fièrement debouts et immobiles sous le vent et la pluie, comme cela a été le cas vendredi dernier ?

Aux dos de certains d'entre eux, des pancartes décrivent la cause pour laquelle ils sont réunis.

Ce serait une erreur de considérer cet l'évènement d'unique à Paris : il existe sur tout le territoire, montrant bien la détermination de ces sans-papiers.



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