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229e anniversaire de la chute de la Monarchie

Les révolutionnaires prennent les Tuileries le 10 août 1792.


Le massacre de la Garde Suisse marque le début de la Terreur.


10 Août 2012 - 23:10
     

Dans la nuit du 9 août 1792, l’Hôtel de Ville est envahi. Une commune insurrectionnelle est proclamée à Paris. Parmi les nouveaux dirigeants de la capitale, Georges Danton. Cet avocat de 32 ans est un tribun. Il a l’oreille du peuple et dirige le Club des Cordeliers. Il souhaite qu’il soit mis fin à la monarchie constitutionnelle.

Les Jacobins sous l’influence de Robespierre réclament aussi la déchéance du Roi et un changement des Institutions avec l’élection d’une nouvelle assemblée. Danton, Robespierre, Camille Desmoulins, Collot d’Herbois, le journaliste Marat et d’autres révolutionnaires ont formé un comité secret composé de 24 membres pour préparer la radicalisation de la Révolution.

Depuis un mois déjà Paris est en ébullition. Des armées étrangères sont massées à la frontière et pénètrent dans le Royaume. La France est en guerre. Le 5 juillet 1792, l’Assemblée Législative prévoit les mesures à prendre pour sauver « La Patrie en danger » avant de décréter cet état le 11. Le 1er août, la révélation du manifeste du Duc de Brunswick, commandant en chef des armées prussiennes et autrichiennes enflamme les révolutionnaires. Il prédit que « s'il est fait la moindre violence, le moindre outrage à leurs Majestés, le roi, la reine et la famille royale (…) » viendra « une vengeance exemplaire et à jamais mémorable, en livrant la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale, et les révoltés coupables d'attentats aux supplices qu'ils auront mérités ».

Toujours le 9 août, peu avant minuit, sonne le tocsin. C’est le signal donné par la cloche des Cordeliers. Les insurgés se rassemblent. L’arsenal est forcé. Ils sont armés. Deux colonnes se forment composées de membres de la Garde Nationale et de « sans culottes ». La principale emprunte le faubourg Saint-Antoine, l’autre marche faubourg Saint Marceau. Louis XVI et sa famille quitte précipitamment sa résidence, le Palais des Tuileries. Ils se réfugient au Palais-Bourbon où siège l’Assemblée Législative qui, pendant tous ces évènements, débat.

Au lever du jour le 10 août 1792, le Palais des Tuileries est pris d’assaut. La garde suisse du Roi défend le bâtiment. Elle est composée d’environ 1.000 hommes mais c’est un régiment d’élite. Elle est aidée par 200 à 300 nobles et monarchistes et quelques soldats fidèles au Roi de la Garde Nationale. En face environ 20.000 hommes dont des troupes de la Garde Nationale dotée de canons, des volontaires pour les armées venus de province et les sans-culottes parisiens. La bataille fait rage. Depuis l’endroit où il est, le Roi l’entend. Tenu informé, il envoie un billet pour donner l’ordre à sa Garde Suisse de cesser le combat. La confusion règne. Finalement, la Garde Suisse tente de sortir par le jardin. Mais submergée par le nombre et l’excitation des sans-culottes, la plupart de ses membres seront massacrés.

Le nouveau Gouvernement parisien savoure la victoire. Une délégation se rend se rend à l’Assemblée avec des drapeaux frappés de la devise « Patrie, Liberté, Egalité ». Le peintre Gérard représente la scène. Il gagne en 1795 un concours lancé par le Comité de Salut Public avec un dessin représentant « le Peuple français demandant la destitution du tyran à la journée du 10 août ». L’œuvre appartient aux collections du Musée du Louvre.

Au Palais-Bourbon l’ambiance est surchauffée. La commune insurrectionnelle de Paris réclame que l’Assemblée prononce la déchéance du Roi et son internement. Elle vote sa suspension et décide l’internement au Luxembourg Le Roi sera transféré deux jours plus tard au Temple. Les Jacobins veulent en finir avec la monarchie constitutionnelle mais la chute du Roi ne suffit pas. La commune insurrectionnelle obtient de l’Assemblée qu’elle mette fin à sa législature et convoque une nouvelle assemblée, la Convention. Le 10 août 1792, la monarchie française, qui a construit la France pendant plus de mille ans, s’est effondrée. Ni le Roi, ni l’Assemblée Législative ne détiennent le pouvoir. Le temps de la Terreur est venu.
Le Lion de Lucerne mortellement blessé.  Lion mourant avec la mention "à la loyauté et à la bravoure des Suisses", transpercé par une lance couvrant un bouclier portant la fleur de lys de la monarchie française et avec un autre bouclier portant les armoiries de la Suisse. Dessin du sculpteur danois Bertel Thorvaldsen, taillé par Lukas Ahorn dans une ancienne falaise de grès de Lucerne en Suisse. Dimension : 10 mètres de long et 6 mètres de haut © Photo : Andrew Bossi.
Le Lion de Lucerne mortellement blessé. Lion mourant avec la mention "à la loyauté et à la bravoure des Suisses", transpercé par une lance couvrant un bouclier portant la fleur de lys de la monarchie française et avec un autre bouclier portant les armoiries de la Suisse. Dessin du sculpteur danois Bertel Thorvaldsen, taillé par Lukas Ahorn dans une ancienne falaise de grès de Lucerne en Suisse. Dimension : 10 mètres de long et 6 mètres de haut © Photo : Andrew Bossi.

Pour en savoir plus sur la vision suisse

"10 Août 1792 Les Tuileries L’été tragique des relations franco-suisses"
Alain-Jacques Czouz-Tornare
Editeur : Presses Polytechniques et Universitaires Romandes (PPUR)
Nombre de pages : 144 pages.


Lire le "10 Août 1792 Les Tuileries L’été tragique des relations franco-suisses".
"10 Août 1792 Les Tuileries L’été tragique des relations franco-suisses" par Alain-Jacques Czouz-Tornare - Editeur : Presses Polytechniques et Universitaires Romandes (PPUR)
"10 Août 1792 Les Tuileries L’été tragique des relations franco-suisses" par Alain-Jacques Czouz-Tornare - Editeur : Presses Polytechniques et Universitaires Romandes (PPUR)





Journaliste, coordinateur des articles sur l'histoire, culture et politique, ventes aux enchères. En savoir plus sur cet auteur


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