La Révolution ?

Pas encore car les réformes sont discutées.


Il y a 225 ans, la Révolution française.


6 Mai 2014 15:00

Le Roi Louis XVI et ses conseillers ne savent pas comment résoudre la crise de la société française. La monarchie n’est pas remise en cause en 1788, mais les tentatives de réformes ont échoué. Les caisses du Royaume sont vides. Pire, elles révèlent un déficit abyssal. Les privilèges de la noblesse et du haut clergé sont critiqués par une partie de la population. La répartition des impôts est inégalitaire.

Lorsque Louis XVI et son Conseil étudient la possibilité de convoquer les Etats Généraux, ils n’ont pas été réunis depuis trois siècles. La dernière fois, c’était en 1614, à l’époque de la régence de Louis XIII par Marie de Médicis et du pouvoir du Cardinal Richelieu. A la Cour, nul ne sait plus quelle est la procédure pour les rassembler.

Finalement, le 8 août 1788, Louis XVI décide de convoquer les Etats Généraux. Il décide de la rédaction de « cahiers de doléance » dans toutes les provinces, baillages et sénéchaussées. Les représentants élus seront choisis dans tout le Royaume. Ce n’est que le 24 janvier 1789 que les détails sont annoncés par l’édiction d’un règlement pour la rédaction des cahiers de doléance et l’élection des députés appelés à siéger aux Etats Généraux.

« Le roi, en adressant aux diverses provinces soumises à son obéissance des lettres de convocation pour les États généraux, a voulu que ses sujets fussent tous appelés à concourir aux élections des députés qui doivent former cette grande et solennelle assemblée ; Sa Majesté a désiré que des extrémités de son royaume et des habitations les moins connues, chacun fût assuré de faire parvenir jusqu’à elle ses vœux et ses réclamations ; Sa Majesté ne peut souvent atteindre que par son amour à cette partie de ses peuples que l’étendue de son royaume et l’appareil du trône semblent éloigner d’elle, et qui, hors de la portée de ses regards, se fie néanmoins à la protection de sa justice et aux soins prévoyants de sa bonté. Sa Majesté a donc reconnu, avec une véritable satisfaction, qu’au moyen des assemblées graduelles ordonnées dans toute la France pour la représentation du tiers-état, elle aurait ainsi une sorte de communication avec tous les habitants de son royaume, et qu’elle se rapprocherait de leurs besoins et de leurs vœux d’une manière plus sûre et plus immédiate ».*

Les « Ordres » constituent la société française. Chaque Ordre procède à la désignation de ses représentants. Ils doivent se réunir séparément, au sein de l’Ordre auquel ils appartiennent. Lorsque le Roi décide, le 27 décembre 1788, que le Tiers Etat, c’est à dire l’ensemble de la population qui n’appartient ni à la Noblesse, ni au Clergé, aura autant de délégués que le nombre total de ceux des deux autres Ordres, Louis XVI gagne en popularité. Ce sera une décision lourde de conséquence.

Face à une crise sans précédent en France, financière d’abord mais aussi économique et qui sape les institutions monarchiques, les conditions d’un grand bouleversement sont réunies.

Le 5 Mai 1789, les Etats Généraux s’ouvrent à Versailles. Ils rassemblent tous les élus dans la « salle des menus plaisirs ». L’aube se lève sur un temps nouveau.
Ouverture des Etats Généraux à Versailles le 5 mai 1789 - Tableau d'Auguste Couder, 1839, Musée de l'Histoire de France (Versailles) Catalogue Joconde.

* Source : Introduction aux mémoires sur la Révolution française ou tableau comparatif des mandats et pouvoirs donnés par les provinces à leurs députés aux Etats-Généraux de 1789, par François-Joseph Grille, 1825.
 

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Journaliste, coordinateur des articles sur l'histoire, culture et politique, ventes aux enchères. En savoir plus sur cet auteur
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