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La nouvelle relation franco-américaine

Huitième Tribune


Le discours du Président Sarkozy devant le Congrès des États-Unis constitue sans conteste un hymne à l’Amérique. Mérite-t-il pour autant un procès en alignement ?


par Jean-François Durantin, Chercheur
17 Novembre 2007 - 15:56
     

On distinguera les raisons de l’admiration pour le modèle américain de celles du soutien limité consenti à la politique étrangère des États-Unis.

Un faisceau de causes amène Nicolas Sarkozy à distiller à l’endroit de l’Amérique une révérence sans bornes.
Il convient d’abord de souligner le traumatisme qui a marqué l’enfance du nouveau Président : fils d’immigré hongrois, il a été très influencé par l’arrachement de son père à sa patrie d’origine, à la fin de la guerre froide ; il aurait pu tout aussi bien se retrouver aux États-Unis plutôt qu’en France.
Il convient ensuite de remarquer combien il mêle ses pas dans ceux des partisans du rêve américain.
Dans un pays ou triomphe l’exercice individuel de la volonté, du courage, du talent, « un échec n’est jamais définitif » parce que chacun se voit accorder « une nouvelle chance » ; en cela, certains États d’Europe de l’ouest font figure de cousins pauvres, puisqu’ils s’appuient d’abord sur les dynasties du pouvoir et de l’argent, moins souvent sur le mérite et le talent acquis grâce à l’école républicaine.
Il convient enfin de signaler qu’à la différence de la France révolutionnaire de 1789, pratiquant le culte de l’égalité, l’Amérique donne la priorité au culte de la liberté « ce qui fait la valeur morale » de ce pays et de sa Constitution de 1787.

Le dernier facteur d’attirance à l’endroit du peuple américain, c’est le socle de la relation franco-américaine : à deux reprises, au XXe siècle, les Américains ont donné leur vie pour secourir la France et l’Europe d’une guerre absurde et d’une tyrannie atroce. Et le Président Sarkozy d’ajouter les autres interventions des États-Unis au nom de la liberté : le Plan Marshall et la crise de Berlin.
Cet attachement à l’Amérique, à son histoire, à ses valeurs consacre, au-delà de la réussite matérielle de certains Américains, le fait que celle-ci est à la fois une force morale et spirituelle.

Le soutien limité accordé à la politique étrangère des États-Unis est à mettre en relation avec la fin du règne républicain à Washington, l’appui accordé au combat contre le terrorisme et la prolifération, les rapports avec une super-puissance pas toujours exemplaire, enfin la confiance que veulent inspirer les Européens.

La fin du règne républicain, cimenté dans les allées du pouvoir américain par un néo-conservatisme bon teint, amène le nouveau Président français à jeter un œil complice aux démocrates majoritaires au Congrès, en insistant sur la lutte contre le réchauffement climatique qui n’a jamais eu l’aval de Georges Bush. La critique de Nicolas Sarkozy dénigre le laisser-faire économique et monétaire de l’actuelle administration qui privilégie les spéculateurs et le dollar faible, et donc l’euro fort.

Néanmoins, le Président accorde son soutien à la lutte contre le terrorisme. De la sorte, il promet le maintien des troupes françaises en Afghanistan et, envers les États-Unis, pratique la surenchère au sujet de l’Iran, du Liban et du Pakistan.
Dans le combat contre la prolifération nucléaire, Nicolas Sarkozy propose l’exemple du succès français en Libye. Il renouvelle son opposition à un Iran doté de l’arme nucléaire et exige des sanctions. Il omet cependant d’indiquer sa politique de distribution du nucléaire civil à l’endroit des pays du Grand Moyen-Orient.
Concernant plus particulièrement le Proche-Orient, il insiste sur la sécurité d’Israël et le droit des Palestiniens à un État, sans pour autant préconiser une zone exempte d’armes nucléaires, alors même que les négociations avec le Quartet ont repris ; en ce qui concerne l’indépendance du Liban, il souligne qu’il s’agit d’une priorité française.
En réponse à Condoleezza Rice, il se méfie de la politique du bord du gouffre préconisée au Pakistan par Pervez Moucharraf, dans la mesure ou ce pays est doté de l’arme nucléaire.

Le Président Sarkozy se désolidarise, à demi-mots, de l’hyper-puissance américaine, lorsque celle-ci n’est pas exemplaire.
Il omet toutefois de rappeler l’Amérique à son devoir vis-à-vis des droits de l’homme.
Quant au refus d’évoquer l’occupation américaine en Irak et la guerre civile qui y sévit, celui-ci suscite la consternation dans le monde arabe.
Enfin Nicolas Sarkozy demande aux Américains de donner leur confiance à leurs partenaires européens.
Dans sa démarche, il affirme son appartenance déterminée à l’OTAN et sa volonté d’édifier une défense européenne. Il reste que le lien établi par le Président entre un retour complet dans l’OTAN et le renforcement de la défense européenne est d’autant plus problématique que les budgets de la défense des principaux pays européens sont difficilement extensibles en période de croissance modérée.
On peut considérer que Nicolas Sarkozy, dans l’intérêt qu’il porte aux États-Unis, révère tout autant la Guerre d’Indépendance que la lutte contre le terrorisme, sans dénoncer les excès de celle-ci.
Dans son discours devant le Congrès, le Président français se garde de parler de l’intervention de Dominique de Villepin à la tribune des Nations Unies en février 2003 : il s’agissait de tout faire pour écarter le spectre de la guerre en Irak et d’avoir recours en priorité aux inspections de l’AIEA et à des mesures de désarmement préconisées précisément par les Nations Unies. Toutefois, février 2003 constitue une période de crise exceptionnelle entre la France et les États-Unis. Le voyage récent de Bernard Kouchner en Irak, à l’été 2007, a contribué à détendre la situation, la France refusant cependant de jouer le rôle du Royaume Unis de Tony Blair.
En dépit du soutien conditionnel et limité consenti par le Président Sarkozy à la politique des États-Unis dans le monde, on peut parler d’un réel rapprochement ; celui-ci n’est pas exempt de nuances.

De la sorte, le Président se réfère au modèle américain, mais on ne peut pas, à l’heure actuelle, le taxer d’alignement atlantiste.
Ainsi vis-à-vis des États-Unis, la France de Nicolas Sarkozy est-elle une amie, une alliée, mais aussi un partenaire responsable, sans être un pays véritablement aligné.






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