Les pays du Golfe s'invitent sur les Champs

Huitième Tribune


Ils ne passent pas inaperçus à Paris et encore moins sur sa grande avenue : ce sont les gens du Golfe. Pendant qu'ils la visitent, regardons ce qui se cache derrière le voile de leur fameuse démesure. Derrière voitures de luxe et abayas noires, petit tour d'horizon des Champs-Elysées un samedi après-midi.


Mariam Slimani
17 Aout 2009 15:09

«Un euro équivaut environ à 6 cents de notre monnaie», avoue Eisa Alisa, 23 ans, un émirien de sortie sur les Champs-Elysées avec son cousin omanais. Voilà un indice qui expliquerait la forte affluence de ces touristes venus de la péninsule arabique : un fort pouvoir d'achat. Pour cette catégorie particulière de touristes, c'est l'évidence. Les Champs-Elysées sont un centre commercial de luxe. Qu'ils soient originaires du Koweit, d'Arabie Saoudite ou des Emirats Arabes Unis, tous répondent qu'ils sont là pour le shopping.

Toutes les boutiques de marque sont présentes sur l'avenue et toutes les générations y trouvent leur bonheur. Aussi n'est-il pas étonnant de voir un groupe de jeunes garçons sortir d'une boutique de marque de sport très connue. Mohamed, 18 ans, est footballer professionnel au Qatar. Il explique qu'il connait cette avenue de réputation et que c'est un bon terrain de chasse pour faire de belles rencontres. Les filles ne sont pas en reste non plus. Deux sœurs koweïtiennes âgées de 17 et 15 ans passent leur 2ème semaine à Paris. Après avoir visité les principales adresses touristiques de la capitale, comme la Tour Eiffel et Notre-Dame, elles se sont mises au shopping. Après les Halles, les voici sur les Champs-Elysées. Quant aux plus jeunes, comme ces saoudiens venus de Riad, Selman, 15 ans, Faysal, 16 ans et Latifa, 12 ans, l'engouement est tout autre. « Nous, on visite les Champs-Elysées, le temps qui reste avant que notre séance de l'Age de Glace commence ».

Gare à l'amalgame qui fait penser que tous les touristes du Golfe sont des habitués des cafés de la grande avenue de Paris. Ce n'est que vers 20h que les terrasses du Montecristo et de l'Haagen Dazs se remplissent. Mais cette fois-ci, le public change. Les boutiques fermées, les jeunes au cinéma, et les familles rentrées dans leurs chambres d'hôtel ou leur résidence, seuls demeurent les personnes un peu plus âgées et connaissant un peu mieux la capitale. Abou Faysal, un qatari de 36 ans n'en est pas à sa première visite de Paris. Déjà sur place depuis presque 1 mois, il a vu toutes les grandes adresses, voire plus : Saint-Michel, Saint-Germain, le château de Versailles et les grands musées. Il compte profiter du coucher de soleil pour s'asseoir à un café. Déjà, sur les terrasses, les traditionnels narguilés font leur apparition.

Profitant d'un pouvoir d'achat plus que suffisant, les Champs sont pour ces touristes d'un autre genre un lieu de paix. Qu'ils apportent avec eux leur précieux narguilé veut simplement dire qu'ils se sentent bien à Paris comme chez eux.


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