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Louis XVI peu avant le début de son procès

Paris Tribune commémore le 220e anniversaire de la naissance de la République, explore la période révolutionnaire et vous emmène, en feuilleton, au procès de Louis XVI, le Roi, le citoyen Capet.


Depuis le 3 décembre 1792, Louis Capet sait qu'il sera jugé...


8 Décembre 2012 - 22:56
     

Quelles pouvaient bien être les pensées du Roi Louis XVI les 8 et 9 décembre 1792, à quelques heures de l’ouverture de son procès ?

Le lundi 3 décembre 1792, la Convention a décidé qu’elle allait le juger.

Le 4 décembre 1792, Pierre Philippeaux, député de la Sarthe, montagnard proche de Georges Danton, monte à la tribune. Il soulève la question du déroulement du procès : "Ce qu’il importe maintenant, c’est de préciser la manière dont le ci-devant Roi sera jugé. (…) Je vais proposer une mesure salutaire qui nous fera sortir de l’espèce d’inquiétude, d’agitation, de souffrance où est la chose publique depuis longtemps. Toutes les fois que la Patrie était exposée à quelque danger, l’Assemblée constituante et l’Assemblée législative tenaient des séances permanentes ; je demande que la Convention décrète que le ci-devant Roi sera jugé sans désemparer".

Les orateurs se succèdent. Un tumulte se crée. Puis elle vote la proposition de Jérôme Pétion (1) amendée par François Gamon (2) :
"La Convention nationale décrète que chaque jour elle s’occupera depuis onze heures jusqu’à six de l’affaire du Roi exclusivement à toute autre, jusqu’à ce qu’elle soit terminée. La Convention nationale discutera sans interruption et prononcera sur la famille des Bourbons".

Le 5 décembre 1792, la Convention examine des pièces sur le procès et débat sur Mirabeau. Ce dernier est décédé le 2 avril 1791 à Paris et ne peut se défendre des accusations d’intrigues avec la Cour.

Le 6 décembre 1792, le virulent montagnard élu de l’Yonne, Pierre Bourbotte, intervient :

"Il me semble que, dans toutes les discussions relatives au jugement de Louis Capet, nous n‘avons pas pris le caractère et l’attitude qui conviennent aux représentants d’un peuple libre (…) Citoyens, je ne suis monté à cette tribune que pour proposer à l’Assemblée des moyens d’ôter promptement à ceux qui cherchent à dénaturer, aux yeux du peuple, nos dispositions à l’égard des prisonniers du Temple, tout prétexte de le tromper encore, pour le porter à quelques démarches qui pourraient nous faire regretter la lenteur de nos mesures".

Ces moyens sont :

1°) De mettre à l’instant même Marie-Antoinette en état d’accusation ;
2°) De décréter s’il faut que Louis Capet comparaisse devant vous ; de décréter, dis-je que Louis Capet sera traduit dès demain, au plus tard, à la barre de cette assemblée ;
3°) D’ordonner à nos deux commissions des vingt-quatre et des douze de vous présenter une série de questions à lui faire, non pour l’interroger sur ses crimes, car vous ne devez le considérer que comme un ennemi avec lequel vous êtes en guerre, mais pour savoir s’il veut déclarer ceux qui lui ont conseillé une partie de ses crimes, ou qui en ont partagé avec lui l’exécution ;
4°) De dresser l’état nominatif de ces mêmes crimes, pour lui en faire connaître la nomenclature et les preuves ;
5*) Enfin de prononcer dès le lendemain contre lui cette sentence de mort, que j’invoquai le premier, moi-même, à cette tribune, et qui, si vous l’eussiez rendue à cette époque, aurait peut-être épargné à la France une partie des convulsions qui l’agitent aujourd’hui
.

La discussion se poursuit et la Convention décrète :

1°) La commission des vingt-quatre, les comités de législation et de sureté générale nommeront chacun trois membres, qui se réuniront à la commission des douze.
2°) Cette commission des vingt-et-un présentera lundi matin l’acte énonciatif des crimes dont Louis Capet est accusé. Elle mettra dans un ordre convenable toutes les pièces à l’appui de cet acte.
3°) La commission présentera dans la séance du mardi matin, à huit heures, la série des questions à faire à Louis Capet.
4°) La Convention nationale discutera, dans la séance de lundi, l’acte énonciatif des crimes de Louis Capet.
5°) Le lendemain Louis Capet sera traduit à la barre de la Convention pour entendre la lecture de cet acte et répondre aux questions qui lui seront faites seulement par l’organe du Président,
6°) Copie de l’acte énonciatif et de la série des questions seront remises à Louis Capet, et le Président l’ajournera à deux jours pour être entendu définitivement.
7°) Le lendemain de cette dernière comparution à la barre, la Convention prononcera sur le sort de Louis Capet par appel nominal ; chaque membre se présentera successivement à la tribune.
8°) La Convention nationale charge le pouvoir exécutif, sous sa responsabilité, de prendre toutes les mesures de sûreté générale pendant le cours du jugement de Louis Capet
.

Marat intervient alors :
"Pour connaître les traîtres, car il y en a dans cette Assemblée...
(Mouvenents d’indignation - Plusieurs membres interpellent Marat : "Nommez les", lui crie-t-on de toutes parts)
... pour les connaître avec certitude, je vous propose un moyen infaillible, c’est que la mort du tyran soit votée par appel nominal, et que cet appel soit publié".
(applaudissements)

Le 7 et le 9 décembre 1792, la Convention ne se préoccupe pas du Roi.
Le 8, elle ne siège pas.
Le lundi 10 décembre 1792, le montagnard Jean-Baptiste, Robert Lindet, avocat de profession, doit présenter à la Convention le rapport sur la conduite de Louis XVI depuis le commencement de la Révolution au nom de la commission des vingt-et-un.

Et le mardi 11 décembre 1792, Louis XVI doit comparaître à la barre de la Convention nationale pour entendre l’acte d’accusation dressé contre lui.

A quoi pouvait penser Louis XVI, il y a 220 ans, jour pour jour ?

A sa famille sans doute, à son enfance, à l’imprévisibilité de la vie, aux jours heureux de l’insouciance, aux évènements qui s’étaient déroulés depuis qu’il avait convoqué les Etats Généraux, évènements qui le dépassaient, qu’ils ne pouvaient comprendre et au déroulement de son procès.

Pour échapper à l’angoisse, se souvenir d’un rire d’enfance après une bêtise et aussi de cette mine sérieuse, légèrement inquiète, qu’il prenait quand on cernait sa tête d’une couronne de lauriers. Puis, avec une nouvelle crispation dans l’estomac, se dire, les lauriers étaient pour César, les députés de la Convention forment-ils un nouveau Brutus ?

A suivre sur Paris Tribune...

Source : Débats de la Convention Nationale - Tome Deuxième Paris - A Bossange, Rue Cassette n°22 : Baudouin Frères, Rue de Vaugirard n°17 - 1828.


(1) Jérôme Pétion de Villeneuve dit Pétion, Ancien Président de l’Assemblée législative, puis premier Président de la Convention nationale, député de l’Eure et Loir, Girondin.

(2) François, Joseph Gamon, député de l’ardèche, membre de la « plaine » ou du « marais », ces députés qui n’étaient ni montagnards, ni girondins. Il siège à la Convention après avoir été député à l’Assemblée législative et le redevient sous les cent jours de Napoléon avec lesquels sa carrière s’achève.

(3) Commissions constituées au sein de la Convention pour des actes préparatoires au Procès de Louis XVI notamment pour l’examen de documents saisis aux Tuileries le 10 août 1792, la connaissance de charges et la rédaction de rapports sur les faits découverts ou étayés
.

Articles :
- 10 avril 2013 : La Révolution s’emballe il y a 220 ans.

- 7 novembre 2012 : Le procès de Louis XVI sur Paris Tribune.
- 3 décembre 2012 : Le Procès du Roi, il y a 220 ans.
- 8 décembre 2012 : Louis XVI peu avant le début de son procès.
- 10 décembre 2012 : Rapport Lindet : historique de la conduite du Roi Louis XVI avant son procès.
- 11 décembre 2012 : "Louis, le peuple français vous accuse".
- 21 janvier 2013 : Fin tragique de Louis XVI.

- Partie 1 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 2 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 3 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 4 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 5 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 6 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 7 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 8 : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?
- Partie 9 - dernière partie : La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée il y a 220 ans ?

- 24 septembre 2012 : « La République est une et indivisible » depuis 220 ans
- 22 septembre 2012 : 220e anniversaire de la naissance de la République.
- 10 août 2012 : 220e anniversaire de la chute de la Monarchie.

- 5 octobre 2011 : Qui convoite la place au métro Convention ?
- 22 juin 2011 : Le Maire de Paris ne connaît pas la rue Thiers.
- 11 juin 2011 : Une guillotine à l’Hôtel Drouot.



Journaliste, coordinateur des articles sur l'histoire, culture et politique, ventes aux enchères. En savoir plus sur cet auteur

Commentaires

1.Posté par Olga da Silva le 02/06/2013 14:46 | Alerter
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Merci à Paris Tribune de permettre à ses lecteurs de se remémorer cette page importante de l"'Histoire de France".

J’ai lu "une histoire française" de Valère STARASELSKI, livre formidable au point de vue documentation, l'auteur a fait un travail impressionnant, j’ai beaucoup appris. Je me réjouis qu'il y ait une suite, qui sortira en août 2013 "L'ADIEU AUX ROIS, publié au cherche midi.

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