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Europe Ecologie à la peine avec son groupe de travail sur les rythmes scolaires

Le groupe de travail proposé par les écologistes a été voté en conseil de Paris le 12 février 2013.


La première séance du groupe de travail s'est tenu le 22 février sans avoir mis au point une méthodologie de travail. Il vient de se réunir le 25 février de façon informelle sur ce sujet, sans donner de précisions.


25 Février 2013 - 17:16
     

Pour occuper l'échiquier politique parisien un an avant les élections municipales, le groupe Europe Ecologie Les Verts et Apparentés (EELVA) au conseil de Paris a fait une proposition au Maire de Paris : la mise en place d'un groupe de travail sur les rythmes scolaires.

Un voeu EELVA repris par l'exécutif en pleine grève des enseignants

Une manière pour EELVA de se démarquer des élus du groupe PC/FG et du groupe UMPPA et UDI qui demandent le report à 2014 de la réforme Peillon à Paris.

Lors du mini-débat organisé en conseil de Paris le 12 février 2013, Yves Contassot (EELVA) conseiller de Paris du XIIIe arrondissement, argumente :
"Pour les écologistes, la décision sur l’année de mise en place de la réforme à Paris (2013 ou 2014) est indissociable de la qualité de la concertation préalable, comme du volume des moyens affectés. Le temps n’est donc pas encore venu de choisir entre 2013 et 2014. Le temps est à la construction collective d’une réforme à la hauteur de l’enjeu".

Le Maire de Paris acquiesce et donne des signaux positifs :
"Je suis d'accord, je suis d'accord avec tout ce que vous avez dit. Je m'interroge sur la décision budgétaire si on mettait en oeuvre en septembre 2013. Je pense que, au moment où nous prendrons la décision, il faudrait que l'on ait des éléments budgétaires parce que sinon c'est un peu... on ne va pas être crédible. Il faudra qu'il y ait des éléments crédibles et sûrs en matière budgétaire mais je pense qu'il serait plus sage, si on mettait en oeuvre en septembre 2013, de faire le vote budgétaire dans le collectif de juillet... il me semble mais je vais en reparler... Ben, vous avez qu'à l'évoquer aussi dans votre... groupe qui va se réunir souvent".

Un voeu proposé par l'exécutif est voté :
"(...) que, dans les meilleurs délais, soit mis en place un groupe de travail au sein du Conseil de Paris afin d'approfondir la concertation avec les élus et l'ensemble des acteurs de la communauté éducative, réfléchir aux modalités de mise en place de la réforme des rythmes éducatifs à Paris et contribuer ainsi à éclairer les travaux du Conseil de Paris de mars 2013".

A gauche : la salle des conférences pour la 1e réunion du groupe de travail le 22 février - A droite : la salle de la 5e commission pour la réunion sur la méthodologie du groupe de travail le 25 février.
A gauche : la salle des conférences pour la 1e réunion du groupe de travail le 22 février - A droite : la salle de la 5e commission pour la réunion sur la méthodologie du groupe de travail le 25 février.

L'espoir de peser aux municipales

Stupéfaction générale le 22 février 2013 en marge de la 1e réunion du groupe de travail placée sous l'égide de l'adjointe au Maire chargée des affaires scolaires : la Mairie de Paris publie sur son site internet en début de matinée le "pré-projet d’organisation de la semaine dans les écoles maternelles et primaires ainsi qu'une présentation des activités périscolaires envisagées", avec un questionnaire à l'attention des parents à remplir jusqu'au 15 mars.

Une démarche que ne digèrent toujours pas les membres du groupe de travail qui se sentent trahis, notamment les élus EELVA, à eux dont la mission est de "clarifier toutes les questions soulevées par cette réforme avant le Conseil de Paris de mars".

Alors que les idées présentées par Yves Contassot semblaient avoir touché Bertrand Delanoë est-ce-que le groupe Europe Ecologie Les Verts, à l'origine de la création du groupe de travail, trouvera le moyen de faire valoir ses pistes de réflexion ?

Rien n'est moins sûr. Depuis l'Assemblée générale d'EELV Paris qui s'est tenue le 23 février 2013 dans le XIXe arrondissement, les relations entre les membres du groupe EELVA et le Maire de Paris se sont modifiées : comme aux municipales de 2001 et 2008, le parti écologiste membre de l'exécutif prévoit des listes autonomes dès le premier tour des élections en 2014.

Mini-débat sur les rythmes scolaires : Bertrand Delanoë répond à Yves Contassot - Captures d'écran www.paris.fr conseil de Paris le 12 février 2013.
Mini-débat sur les rythmes scolaires : Bertrand Delanoë répond à Yves Contassot - Captures d'écran www.paris.fr conseil de Paris le 12 février 2013.
Initialement prévue au gymnase 11 rue d'Alésia puis au Centre sportif Elisabeth dans le XIVe arrondissement, avec la participation du Maire de Paris, la dernière réunion publique a lieu dans le XIIIe à 18h45 à la Halle Carpentier (+ 4000 places) 81 boulevard Massena 75013 Paris.

- Voir les vidéos sur la 1ere, 2e, 3e et 4e réunion publique sur Dailymotion : www.dailymotion.com/agencepresse

Articles :
- 4 mars 2013 : Le Rectorat de Paris confirme les résultats du vote du CDEN.
- 3 mars 2013 : La FCPE Paris a-t-elle voté à la place de la PEEP ?
- 2 mars 2013 : Vote du CDEN : le Rectorat de Paris et la FCPE Paris publient des résultats différents.
- 1er mars 2013 : Malaise au Rectorat de Paris.
- 27 février 2013 : La création d'école s'invite dans le débat des rythmes scolaires et périscolaires.
- 27 février 2013 : La carte scolaire s'invite dans le débat des rythmes scolaires et périscolaires.
- 25 février 2013 : Problème de son pour le groupe de travail sur les rythmes scolaires.
- 21 février 2013 : Rythmes scolaires et périscolaires : un enseignant fait des propositions.
- 18 février 2013 : La troisième claque à l'Hôtel de Ville revient en boomerang.
- 18 février 2013 : Ecoles primaires : la spécificité parisienne, un frein ou un outil ? La situation du périscolaire.
- 18 février 2013 : Ecoles primaires : la spécificité parisienne, un frein ou un outil ?
- 18 février 2013 : Vincent Peillon et l'hystérie parisienne.
- 12 février 2013 : Rythmes scolaires et périscolaires : Bertrand Delanoë et Jean-François Fontana.
- 11 février 2013 : La deuxième claque de l'Hôtel de Ville de Paris.
- 9 février 2013 : La claque de l'Hôtel de Ville de Paris.
- 6 février 2013 : Vincent Peillon maintient son projet de loi sur l'école.
- 6 février 2013 : Rythmes scolaires, la question du groupe UMP au Gouvernement.
- 29 janvier 2013 : Confidentiel.

* Allocution de Yves Contassot (EELVA) au Conseil de Paris

Merci Monsieur le maire,

Alors, depuis que le ministre de l’éducation a proposé de revenir sur la funeste décision de son prédécesseur M. Darcos consistant à concentrer sur 4 jours l’enseignement dans les écoles maternelles et élémentaires, le débat fait rage.

Chaque jour, et particulièrement aujourd’hui, des voix se font entendre à ce propos.

Certains ne veulent pas entendre parler de revenir à 4,5 jours et demandent l’abrogation pure et simple du décret

D’autres qui n’avaient pas hésiter à soutenir le passage à 4 jours et à démanteler progressivement tous les services publics y compris celui de l’éducation, surfent sur les légitimes inquiétudes et interrogations de la communauté éducative, jugeant sans doute que gagner quelques voix aux élections municipales est plus important que d’assurer l’éducation des enfants dans un contexte plus favorable.

D’autres enfin s’interrogent en toute bonne foi sur les conditions dans lesquelles une telle réforme pourrait être mise en place.

Car, faut-il le rappeler, l’école pourrait jouer un rôle de réduction des inégalités de départ avec d’autres moyens, d’autres pédagogies, d’autres objectifs que de sélectionner les meilleurs à des fins de reproduction de la société comme l’ont si bien démontré de nombreux auteurs.

Il est dommage à cet égard que ne soit pas présenté un grand projet de refondation réelle du système scolaire pris dans son ensemble, de la maternelle au supérieur, permettant de créer une dynamique positive dans laquelle la question des rythmes ne serait qu’un élément parmi d’autres.

Car il faut se souvenir d’excellentes idées et propositions qui ont donné lieux hélas à une très forte déception tant la préparation et les négociations préalables avaient été sous estimées, je pense notamment aux 35h dans les hôpitaux.

De même il est tout à fait regrettable que les lobbies fassent entendre leur voix pour éviter une autre organisation de l’année scolaire qui réduirait la durée hebdomadaire d’enseignement.

Face à un risque de blocage qui tient autant au fond qu’à la forme, notre groupe a déposé un vœu demandant la création d’un groupe de travail composé d’élus du Conseil de Paris afin d’auditionner l’ensemble des parties prenantes de la communauté éducative parisienne.

Car pour nous il faut encore débattre et négocier avant de prendre une décision pour savoir si les conditions d’une mise en œuvre est possible ou non à la rentrée scolaire de cette année.

Nous proposons que ce groupe soit chargé de clarifier toutes les questions soulevées par cette réforme avant le Conseil de Paris de mars.

Une réforme des rythmes éducatifs est pour nous nécessaire pour préserver l’attention et la santé de nos enfants, mais elle doit être mise en œuvre avec une concertation et des moyens à la hauteur de l’enjeu.

La réduction concrète des journées d’enseignement demande un investissement municipal considérable : la réforme doit profiter aux enfants mais également à l’ensemble des acteurs éducatifs.

Le groupe de travail, en concertation avec l’ensemble de la communauté éducative, pourrait notamment étudier les pistes suivantes :
Pour les enfants :
· Une réflexion sur la meilleure articulation entre temps d’apprentissage et temps de détente. Nous ne voulons pas qu’il y ait une décision d’allongement de la pause méridienne ou de report systématique en fin d’après-midi sans avoir étudié d’autres modalités possibles.
· Une organisation du temps de déjeuner permettant de ne pas être contraint d’avaler le repas en vitesse faute de places ou de personnels suffisant.
· Une garantie de la qualité des activités périscolaires, tant en matière de choix diversifiés que de compétences des animateurs.

· Une organisation du temps périscolaire qui évitent tout ce qui pourrait s’apparenter à une simple garderie.

Pour l’ensemble des personnels responsables du périscolaire :
· Une amélioration du taux d’encadrement,
· Une modification substantielle des conditions de travail tant en ce qui concerne leur statut que les déroulements de carrière tant pour les personnels en place que pour les futurs animateurs et pour les personnels des cantines.
· et une professionnalisation renforcée.

Pour les parents :
· La gratuité de l’offre périscolaire supplémentaire doit être assurée aux parents et inclure les goûters récréatifs
· et la garantie, vous l'avez évoqué, qu’il y aura cantine le mercredi midi.

Pour les enseignants :
· Le rôle des Professeurs de la Ville de Paris (PVP) doit être accru : un quatrième enseignement, celui des langues, pourrait leur être proposé sur le temps scolaire

· La réforme donnera des heures d’enseignement de meilleure qualité aux professeurs, avec des enfants plus attentifs ; elle doit aussi améliorer leurs conditions de travail

· Ainsi il n’est pas envisageable que la réforme se traduise par un allongement du temps de présence hebdomadaire à l’école des enseignants.

Nous souhaitons également que le groupe de travail puisse examiner la possibilité, à l’intérieur d’un cadre, d’ajustements non totalement identique pour toutes les écoles.
De même il nous semble que la notion d’expérimentation doit être retenue ce qui implique une clause de revoyure annuelle. Pour cela des indicateurs d’évaluation devront être proposés avant la mise en place de la réforme, permettant son amélioration continue dans les années à venir.
Enfin il est indispensable que soient parfaitement identifiés les moyens à mettre en œuvre et les modalités concrètes. L’incidence financière devra se traduire par une décision modificative dès le conseil de mars de façon à donner toute sa crédibilité aux propositions si l’échéance retenue était septembre 2013.
Pour les écologistes, la décision sur l’année de mise en place de la réforme à Paris (2013 ou 2014) est indissociable de la qualité de la concertation préalable, comme du volume des moyens affectés.
Le temps n’est donc pas encore venu de choisir entre 2013 et 2014.
Le temps est à la construction collective d’une réforme à la hauteur de l’enjeu : l'enjeu c'est l’attention portée à nos enfants, car cette attention c’est l’attention portée à l’avenir de Paris.

Vœu de l'exécutif relatif à la mise eu œuvre de réforme des rythmes éducatifs à Paris

Considérant la mobilisation depuis plusieurs années de nombreux acteurs du système éducatif, notamment des syndicats des enseignants du premier degré, des mouvements d'éducation populaire et des collectivités locales regroupés au sein de l'Appel de Bobigny, pour appeler de leur vœu une évolution des rythmes éducatifs en primaire et en maternelle ;

Considérant que toute réforme des rythmes éducatifs doit à la fois permettre de réparer les dégâts causés à l'école républicaine par les gouvernements précédents et de contribuer à renforcer la capacité de l'école à lutter contre les inégalités ;

Considérant la concertation engagée pendant plusieurs mois sous l'égide du ministère de l'Education nationale afin de formuler des propositions visant à faire évoluer les rythmes éducatifs ;

Considérant le décret n° 2013-77 du 24 janvier 2013 relatif à l'organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires publié au Journal Officiel du 26 janvier 2013 ;

Considérant que toute évolution de l'organisation de la journée scolaire nécessite une approche globale permettant de placer ce projet au cœur d'un véritable projet éducatif de territoire;

Considérant que la Ville de Paris, en partenariat avec les autorités académiques, travaille depuis plusieurs mois à l'élaboration un projet éducatif parisien, alliant la définition d'un cadre parisien et la possibilité de prendre en compte les initiatives locales issues des écoles, dans le respect du principe d'égalité;

Considérant que la Ville de Paris entend déployer une offre am itieuse et inédite dans son ampleur pour ce nouveau temps périscolaire, en mobilisant ses ressources internes et en faisant appel au dynamisme du tissu associatif;

Considérant que la mise en œuvre d'un tel projet aura pour tous les personnels, tant de la Ville de Paris que de l'Education nationale, des conséquences importantes en termes d'organisation de la semaine de travail ;

Considérant que cette réforme doit être l'occasion d'améliorer les conditions d'exercice de ces professionnels et que la Ville de Paris a d'ores et déjà formulé des engagements sur ce terrain, en termes de déprécarisation, formation, de recrutement et de parcours professionnel des agents ;

Considérant que les modalités possibles de mise en œuvre de cette réforme sont nombreuses (temps périscolaire après la journée de classe, à la pause méridienne, début de la journée de classe plus tardif. .. ou toute autre organisation qui pourrait ressortir de la concertation) ;

Considérant que la concertation d'ores et déjà engagée avec l'ensemble des parties prenantes de ce projet (parents d'élèves, personnels de la Ville, enseignants, associations, enfants ...) a d'ores et déjà permis de mieux identifier certains enjeux prioritaires ;

Le Conseil de Paris, sur proposition de l'exécutif, émet le vœu que :

La concertation sur la mise en œuvre des rythmes éducatifs à Paris soit amplifiée afin de permettre aux Parisiens d'exprimer le plus largement possible leurs avis et propositions et que le Conseil de Paris du mois de mars puisse se prononcer tant sur le contenu, les modalités, que le calendrier de mise en œuvre de cette réforme ; que, dans les meilleurs délais, soit mis en place un groupe de travail au sein du Conseil de Paris afin d'approfondir la concertation avec les élus et l'ensemble des acteurs de la communauté éducative, réfléchir aux modalités de mise en place de la réforme des rythmes éducatifs à Paris et contribuer ainsi à éclairer les travaux du Conseil de Paris de mars 2013.




Vaea Devatine
Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales... En savoir plus sur cet auteur


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