Fin de la grève des éboueurs à Paris : la Mairie crie victoire

Pour la Mairie de Paris, "une sortie de crise était possible par le dialogue social".


La Mairie de Paris salue "l'attitude responsable du syndicat majoritaire" car la CGT du Nettoiement n'a pas souhaité l'enlisement et a cherché à obtenir "un compromis équilibré".


9 Octobre 2015 19:33

Les clés de la communication © tashatuvango - Fotolia.com
La grève des éboueurs, égoutiers, conducteurs, adjoints techniques et Techniciens des Services Opérationnels de l'assainissement et du nettoiement (TSOA et TSON) de la Direction de la Propreté et de l'Eau (DPE) de Paris s'est terminée le 8 octobre 2015. Lancée pour le 5 octobre 2015 et reconductible jusqu'au 8 octobre, la grève aurait pu se propager à d'autres directions ou se prolonger. C'est ce dernier cas de figure que redoutait le plus la Mairie de Paris : la précédente grève, organisée pour des motifs différents, avait duré 3 semaines en  2010.

Après avoir avorté à plusieurs reprises, des négociations ont lieu le jeudi 8 octobre après-midi, journée de mobilisation nationale contre l'austérité. Le matin même, la Mairie de Paris organise en urgence une conférence de presse pour indiquer une issue incertaine à la grève. Elle demande aux agents de "jouer le jeu" et de ne pas réclamer "100 % ou rien" *.
Le même jour, des agents grévistes se mobilisent pour exiger l'ouverture d'une réelle négociation sur les Ratios Promus Promouvables de 100%. Ils choisissent la mairie du , car Rémi Féraud est maire PS et aussi le président du groupe PS au conseil de Paris, indique à Paris Tribune le Secrétaire général de l'Union départementale de Paris de la CGT.
Les négociations durent 6 heures : 2 heures, suivies de 2 heures de suspension à la demande de la ville, puis de nouveau 2 heures de discussions. Le protocole d'accord est achevé en fin de journée et envoyé par mail à 19h41 après accord des grévistes réunis en assemblée générale à la mairie du 10e arrondissement. 

Si un terme a été mis à la grève, les salariés du nettoiement regrettent que la Mairie de Paris n'ait pas voulu négocier dès le lancement du préavis de grève. Ils récusent l'accusation selon laquelle ils ont "pris en otage les Parisiens" car la Mairie de Paris pouvait à tout moment "ouvrir le dialogue social dès le 1er octobre". Au lieu de cela, la grève a duré 4 jours et ils sont quelques uns à avoir perdu une partie de leur salaire. Le résultat est là : préservation du nombre d'agents avec, par exemple, la sauvegarde de 15 fossoyeurs recrutés en 2016 pour éviter l'externalisation ou la privatisation, ou encore 30 postes de conducteurs, sans oublier des formations spécifiques. Sur toutes les questions figurant dans le protocole, un nouveau rendez-vous est prévu le 13 octobre 2015. La question des 100 % a été remise à plus tard.

Or voilà qu'un deuxième préavis de grève, différent du premier, vient d'être déposé pour le 15 octobre 2015. Préparé le soir du 8 octobre, il est reçu le 9 octobre par la Maire de Paris et le Directeur des Ressources Humaines. Le Secrétaire général de l'Union Syndicale des Services Publics de la Ville de Paris est formel : c'est un nouveau préavis de grève qui n'émane plus des agents du Nettoiement. Son motif porte pourtant sur l'un des points de discussion soulevé à l'occasion du premier préavis de grève *. Il s'agit de

La Maire de Paris réussira-t-elle une deuxième fois le dialogue social ?

Communiqué de l'Hôtel de Ville le jeudi 8 octobre 2015 à 21h53

Sortie de grève des éboueurs : l’Exécutif parisien salue la réussite du dialogue social

Alors que la collecte des déchets à Paris était perturbée depuis lundi par un mouvement de grève, le dialogue social engagé entre l’Exécutif parisien et le syndicat majoritaire a permis d’aboutir jeudi soir à la levée de la grève. Le service reprendra normalement dès vendredi.
Depuis lundi, la collecte des déchets était perturbée par un mouvement social dans les dix arrondissements en régie municipale (2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e, 20e). Cette grève faisait écho à l’ouverture par la Ville de Paris de négociations triennales pour définir les taux de promotion des agents. Elle s’inscrivait aussi dans le contexte de nombreuses revendications nationales. Immédiatement, Emmanuel Grégoire et Mao Peninou, adjoints à la Maire respectivement en charge des ressources humaines et de la propreté, avaient engagé des négociations avec la CGT, syndicat majoritaire. Leur conviction : une sortie de crise était possible par le dialogue social.
 
Si la question des taux de promotion des agents sera traitée prochainement, avec l’ensemble des organisations syndicales, l’Exécutif parisien a accepté d’étudier avec la CGT les problématiques spécifiques des agents de la propreté. Les discussions ont abouti jeudi soir, à un protocole d’accord, qui a été approuvé par les agents réunis en assemblée générale. Il rappelle qu’il n’a jamais été question pour l’Exécutif parisien de remettre en cause ni le statut spécifique des administrations parisiennes, ni l’accord sur la réduction du temps de travail.
 
Il comporte aussi des avancées pour les agents de la propreté, en termes de déroulement de carrière : l’ancienneté sera davantage prise en compte dans le processus de promotion et certains agents aux revenus modestes bénéficieront de mesures salariales ciblées. L’Exécutif parisien a également accepté un étalement des retenues des jours de grève, pour qu’elles ne pèsent pas excessivement sur les agents aux revenus les plus modestes.
 
« Le dialogue social que nous avions engagé dès le début du conflit a porté ses fruits. Nous saluons l’attitude responsable du syndicat majoritaire, qui n’a pas cédé à la tentation de l’enlisement et a contribué à aboutir à un compromis équilibré. Ces discussions nous ont permis de rassurer les agents sur leurs perspectives professionnelles, tout en prenant en compte les demandes légitimes qu’ils portaient. Dès vendredi, le service public de propreté sera à nouveau assuré normalement et tout sera fait pour résorber au plus vite le stock des ordures accumulées dans les rues de Paris  », saluent Emmanuel Grégoire et Mao Peninou.



Mots-clés de l'article : CGT grève mairie

Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales… En savoir plus sur cet auteur
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