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La Terreur sous la Révolution aurait-elle pu être évitée ? (Partie 2)

Paris Tribune vous livre en plusieurs articles des débats d’une haute qualité où l’Histoire a hésité sur le cours à venir de la Révolution.


Après l’abolition de la royauté et la proclamation de l’an I de la République, la Révolution n’emporte pas l’unanimité dans la population. Les révolutionnaires sont divisés sur les objectifs et rivaux sur la conquête du pouvoir. Le 25 septembre 1792, Robespierre et Marat sont dénoncés à la Convention. Des Montagnards, députés de Paris, sont accusés de vouloir instaurer la dictature.


5 Septembre 2012 - 06:40
     

2e partie

Les débats se poursuivent à la Convention ce 25 septembre 1792. La tension est extrême.

Suite à l’attaque habile du député du Tarn, Marie, David, Albin, Lasource dit Alba s’en prend à ceux qui veulent « régner sous un autre nom, (…) réunir tout le pouvoir national, (…) avides de domination et de sang », sans nommer quiconque.

Charles, Henri, Marie, Barbaroux, le député des Bouches du Rhône vient de désigner Maximilien de Robespierre, l’emblématique député de Paris.

C’est Georges Danton, montagnard, député de Paris et ami, en ce temps-là, de Robespierre qui décide de répondre. Il sait que son nom risque de bientôt être cité.

La rumeur désigne un triumvirat composé de Robespierre, Danton et Marat et plus largement les députés de Paris. Bon orateur, ll préfère prendre les devants.

Voici la suite des débats :

Barbaroux : "Oui, je dis qu’il existe un parti dans cette assemblée, c’est le parti de Robespierre. Voilà l’homme que je vous dénonce".

Danton : "C’est un beau jour pour la nation, c’est un beau jour pour la République française, que celui qui amène entre nous une explication fraternelle.

S’il y a des coupables, s’il y a un homme pervers qui veuille dominer despotiquement les représentants du peuple, sa tête tombera aussitôt qu’il sera démasqué
. On parle de dictature, de triumvirat. Cette imputation ne doit pas être une imputation vague et indéterminée ; celui qui l’a faite doit la signer ; je le ferais, moi, cette imputation, dût-elle faire tomber la tête de mon meilleur ami.

Ce n’est pas la députation de Paris, prise collectivement, qu’il faut inculper ; je ne chercherai pas non plus à justifier chacun de ses membres ; je ne suis responsable pour personne ; je ne vous parlerai donc que de moi.

Je suis prêt à vous retracer le tableau de ma vie publique.

Depuis trois ans, j’ai fait tout ce que j’ai cru devoir faire pour la liberté. Pendant la durée de mon ministère, j’ai employé toute la vigueur de mon caractère, et j’ai apporté dans le conseil tout le zèle et toute l’activité du citoyen embrasé de l’amour de son pays.

S’il y a quelqu’un qui puisse m’accuser à cet égard, qu’il se lève et qu’il parle. Il existe, il est vrai, dans la députation de Paris, un homme dont les opinions sont pour le parti républicain ce qu’étaient celle de Rovou pour le parti aristocratique : c’est Marat.

Assez et trop longtemps l’on m’a accusé d’être l’auteur des écrits de cet homme. J’invoque le témoignage du citoyen qui vous préside. Il lut, votre président, la lettre menaçante qui m’a été adressé par ce citoyen ; il a été témoin d’une altercation qui a eut lieu entre lui et moi à la mairie.

Mais j’attribue ces exagérations aux vexations que ce citoyen a éprouvées. Je crois que les souterrains dans lesquels il a été renfermé ont ulcéré son âme... Il est vrai que d’excellents citoyens ont pu être républicains par excès, il faut en convenir; mais n’accusons pas, pour quelques individus exagérés, une députation tout entière.

Quant à moi, je n’appartiens pas à Paris ; je suis né dans un département vers lequel je tourne toujours mes regards avec un sentiment de plaisir; mais aucun de nous n’appartient à tel ou tel département, il appartient à la France entière. Faisons donc tourner cette discussion au profit de l’intérêt général.

Il est incontestable qu’il faut une loi vigoureuse contre ceux qui voudraient détruire la liberté publique. Eh bien ! Portons-là cette loi, portons une loi qui prononce la peine de mort contre quiconque se déclarerait en faveur de la dictature ou du triumvirat ; mais après avoir posé ces bases qui garantissent le règne de l’égalité, anéantissons cet esprit de parti qui nous perdrait.

On prétend qu’il est parmi nous des hommes qui ont l’opinion de vouloir morceler la France ; faisons disparaître ces idées absurdes, en prononçant la peine de mort contre leurs auteurs. La France doit être un tout indivisible : elle doit avoir unité de représentation. Les citoyens de Marseille veulent donner la main aux citoyens de Dunkerque
.

Je demande donc la peine de mort contre quiconque voudrait détruire l’unité en France, et je propose de décréter que la Convention nationale pose pour base du gouvernement qu’elle va établir l’unité de représentation et d’exécution. Ce ne sera pas sans frémir que les Autrichiens apprendront cette sainte harmonie; alors, je vous jure, nos ennemis sont morts".

(On applaudit)

Billaud-Varennes : "Je demande que la Convention nationale prononce la peine de mort contre quiconque aura amené l’ennemi sur le territoire français". (1)

Buzot : "Rien ne prouve mieux que l’Assemblée, dans ses délibérations, doit se garder de toute espèce d’enthousiasme, que les propositions qui vous sont faites".
Billaud-Varennes demande une peine de mort contre quiconque aura amené l’ennemi sur le territoire français, et l’on disait hier que le code pénal a prononcé à cet égard.
Danton a demandé la peine de mort contre celui qui aurait amené le triumvirat ou la dictature.


Ce n’est pas contre la dictature qu’il faut porter une peine, c’est contre les moyens qui conduisent à la dictature. Il ne sera plus temps de punir le dictateur ; il vous aura maîtrisés : mais il faut que cette loi soit combinée : prenons garde d’exposer, par trop de précipitation, l’homme de bien à subir le sort du coupable. Il faut une loi précise. Je demande donc le renvoi de cette
proposition à l’examen du comité.

On vous a proposé une loi qui déclarât l’unité de la république. Et qui est-ce qui a dit, citoyen Danton, que quelqu’un songeât à la rompre, cette unité ? Lorsque j’ai dit hier qu’il fallait que la Convention fut entourée d’une garde composée d’hommes envoyée par les départements, n’était-ce pas parler en faveur de cette unité ? J’ai proposé cette mesure, et je disais que pour empêcher ces divisions fédératives, ces déchirements de la République française, il ne fallait que les départements ici, que chaque assemblée primaire envoyât ici un homme pour garantir cette unité...

On nous parle de serment, je ne crois plus au serment; les Lafayette, les Lameth en avaient fait un, et ils l’ont violé. L’homme de bien n’a pas besoin de faire de serment pour défendre les intérêts de son pays. Un simple décret ne suffit pas pour assurer l’unité de la République française ; il faut que cette unité existe par le fait, par une réunion d’hommes envoyés des 83 départements pour environner la Convention ; mais toutes les idées doivent être combinées avec soin. Je demande donc le renvoi de ces observations à la commission des six, pour en faire le rapport le plus tôt possible "
. (2)

(On applaudit)

Robespierre : "En montant à cette tribune pour répondre à l'accusation portée contre moi, ce n'est point ma propre cause que je vais défendre, mais la cause publique.

Quand je me justifierai, vous ne croirez point que je m'occupe de moi-même, mais de la patrie ; citoyen, qui avez eu le courage de m'accuser de vouloir être l'ennemi de mon pays, à la face des représentants du peuple, dans ce même lieu où j'ai défendu ses droits, je vous remercie ; je reconnais dans cet acte le civisme qui caractérise la cité célèbre qui vous a député. Je vous remercie, car nous gagnerons tous, à cette accusation.

Après la véhémence avec laquelle on s'est élevé contre un certain parti, on a désiré savoir quel était le chef ; un citoyen s'est présenté pour le désigner, et c'est moi qu'il a nommé.

Citoyens, il est difficile sans doute de répondre à une accusation qui n'est point précise ; il est difficile de répondre à la plus vague, à la plus chimérique des imputations ; j'y répondrai cependant. Il est des hommes qui succomberaient sous le poids d'une accusation de tyrannie, mais je ne crains point ce malheur; et grâces en soient rendues à mes ennemis, grâces en soient rendues à tout ce que j'ai fait pour la liberté.

C'est moi qui, dans l'Assemblée constituante, ai pendant trois ans combattu toutes les factions. C'est moi qui ai combattu contre la cour, dédaigné ses présents, méprisé les caresses du parti plus séduisant, qui, sous le masque du patriotisme s'étaient élevé pour opprimer la liberté..."


(Plusieurs voix : "Ce n'est pas la question")

Tallien : "Un membre inculpé doit avoir le droit de répondre". (3)


A suivre sur Paris Tribune...


(1) Jacques, Jean, Billaud-Varennes est député de Paris, montagnard.
(2) François, Nicolas, Léonard Buzot est député de l’Eure, girondin.
(3) Jean, Lambert, Tallien est député de Seine et Oise, montagnard. Il a été clerc de notaire et de procureur d’où sa réplique outre qu’il est favorable à Robespierre.



Sources

"Journal officiel de la Convention Nationale - La Convention Nationale (1792-1793), Procès-verbaux officiels des séances depuis le 21 septembre 1792, Constitution de la grande assemblée révolutionnaire, jusqu'au 21 janvier 1793, exécution du roi Louis XVI, seule édition authentique et inaltérée contenant les portraits des principaux conventionnels et des autres personnages connus de cette sublime époque", auteur non mentionné, Librairie B. Simon & Cie, Paris, sans date, pages 24 à 37.

http://miroir.mrugala.net/Arisitum/textes/revol/rob1.html
http://www.royet.org/nea1789-1794/archives/journal_debats/an/1792/convention_1792_09_25.html
http://jpmarat.de/francais/bougeart/index2.html Marat L'Ami du Peuple par Alfred Bougeart
Léon Thiessé - Les Débats de la Convention, Paris, 1828, - 5 vol.
Assemblée Nationale - http://www.assemblee-nationale.fr/
Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (A.Robert et G.Cougny)
Histoire politique et constitutionnelle de la France Charles Zorgbibe- Editions Ellipses - Juillet 2002.

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Journaliste, coordinateur des articles sur l'histoire, culture et politique, ventes aux enchères. En savoir plus sur cet auteur


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