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Naissance d'un Ti'i au Musée du Quai Branly

2011 année des Outre-mer en France métropolitaine.


Les élèves du Centre des Métiers d'Art de la Polynésie française font naître sous leurs doigts un Ti'i de 2 mètres de haut, offert au Musée du Quai Branly.


2 Octobre 2011 - 07:00
     

Depuis le 26 septembre 2011, 6 élèves méritants du Centre des Métiers d'Art de la Polynésie française (CMAPF), 5 sculpteurs et 1 graveuse accompagnés de Viri Taimana leur directeur et de 2 professeurs, s'affairent à la réalisation d'un oeuvre d'art classique issu du Panthéon polynésien : le Ti'i, mot tahitien désignant une sculpture anthropomorphe. Le 1er octobre 2011, le Ti'i du Musée du Quai Branly est levé pour la première fois avant le jour J, pour les finitions. Le 2 octobre, il sera levé officiellement et recevra un nom. Récit en images de la naissance du Ti'i du Musée du Quai Branly.

Il s'agit d'un modèle original, une création adaptée d'un Ti'i datant du XIXème siècle des îles de l'archipel de la Société et visible au British Museum à Londres. Les formes sont revisitées, sans perdre l'esprit du travail bien fait. Un leitmotiv dans l'enseignement dispensé au Centre des Métiers d'Art de la Polynésie française, qui voit chaque année les objets d'art réalisés par les élèves réservés avant même qu'ils ne soient mis en vente : le CMA, c'est l'assurance d'avoir de beaux objets d'art fabriqués avec des outils modernes et des techniques, avant tout traditionnelles, qui ont fait leurs preuves.

Le Ti'i réalisé au Musée du Quai Branly n'échappe pas à la tradition de l'amour du travail bien fait. "Les objets, y compris ceux du quotidien, ne doivent pas seulement être utiles, ils doivent être beaux (...) pour qu'ils soient beaux, il faut aller jusqu'au bout de ce qu'on veut donner", explique Nathalie Saint-Val, une polynésienne d'origine marquisienne, élève du CMA à Papeete.

L'oeil seul ne suffit pas : il faut toucher, caresser, sentir. "Ressentir" résume Warren Teng Koan Cheung, un polynésien d'origine chinoise. Pour Mike Teissier, également polynésien, "les bases sont importantes" tout comme "les étapes enseignées" qu'il ne faut pas trahir. Pour arriver à réaliser un Ti'i d'une hauteur totale de 2,13 mètres avec son socle, "il faut connaître la forme d'origine et l'avoir dans la tête".

Roger Tetuira, professeur de gravure pour les 3e année au CMA souligne l'importance d'avoir des professeurs différents pendant la formation, car "chaque professeur a des techniques différentes".

Joseph Auch, Taumata Teraaitepo, Heiva Marchand, les 3 autres élèves qui participent à cette oeuvre commune, approuvent.
Sculpter un Ti'i n'est pas anodin non plus : ancien support pour représenter des divinités, des chefs ou des personnages influents, le Ti'i n'est pas un simple morceau de bois travaillé : "Tu donnes vie à un bois mort (...) on laisse une part de soi" raconte Warren.

Nathalie développe : "un enfant c'est fragile et le Ti'i c'est non seulement fragile mais lourd (...) cela incite au respect".
Mike renchérit : "on fait en sorte que ce qu'on fait ce soit quelque chose de positif (...) c'est naturel".

Joseph précise : "ce petit quelque chose en plus qu'on donne en réalisant le Ti'i c'est du 'Mana' (mot tahitien signifiant 'pouvoir surnaturel', NDLR). Ce mot de la pensée polynésienne, devenu suspect avec l'apport de la culture occidentale, parfois raillé et devenu synonyme de superstitions, évoque aussi le 'Tahiti des temps anciens' où chaque geste était empreint de sacralité, mêlant le sens et la forme.

"Si on est de mauvaise humeur, on rate un geste" témoignent les élèves. L'un d'eux s'est agacé : résultat, l'un des pieds de l’ustensile de cuisine tahitien, le Umete en cours de réalisation en même temps que le Ti'i, s'est brisé en deux.

Rien de cela concernant le Ti'i. Comme tous les objets d'art, utiles et beaux, que les élèves du CMA doivent réaliser, le Ti'i du Musée du Quai Branly est réalisé avec le maximum de concentration et de sérénité, voire de douceur. Travail en commun, chacun sculpte des parties différentes : à Taumana l'intérieur des jambes, Mike la fesse droite parce qu'il est "droitier", et à Nathalie la fesse gauche, parce qu'elle apprécie cette partie de l'anatomie, que ce soit chez les hommes ou sur les Ti'i.

5 jours de travail viennent de s'écouler à petite cadence. Stéphane Martin, président du Musée du Quai Branly, a demandé à prolonger l'événement "La Polynésie s'invite au quai Branly". Ca tombe bien, les élèves et l'équipe encadrante ont plus de temps pour visiter les objets du patrimoine polynésien du quai Branly et découvrir d'autres cultures dans d'autres musées. Une véritable plongée culturelle dans la capitale et un bain artistique tous les jours renouvelé.

Les élèves fredonnent leur air : un chant polyphonique traditionnel tahitien qui semble imprégner la sculpture en bois, les notes et la petite musique intérieure de chacun accompagnant le Ti'i en devenir. Il sera officiellement levé et recevra son nom après la cérémonie maorie du 2 octobre marquant l'ouverture d'une exposition consacrée à l'art maori à partir du 4 octobre 2011. A l'issue de la cérémonie, le personnel du musée est invité par les Maori à pousser la chansonnette, avec un air imposé d'Edith Piaf. Stéphane Martin, venu passer un moment avec les élèves et Viri Taimana, le directeur du CMA, retourne à son bureau apprendre les paroles de "La vie en rose."


Première apparition debout du Ti'i du Musée du Quai Branly, avant finitions : une sculpture polynésienne des îles de la Société, offerte au musée du quai Branly par le Centre des Métiers d'Art de la Polynésie française.
Matériau : bois de frêne - Dimension : 2 mètres x 0,38 mètre - Masse : 180 kg environ.
1er octobre 2011 à 18h13 : le Ti'i polynésien de 2,13 mètres de haut vient d'être levé pour la première fois - Photo : Vaea Devatine.
1er octobre 2011 à 18h13 : le Ti'i polynésien de 2,13 mètres de haut vient d'être levé pour la première fois - Photo : Vaea Devatine.

Les élèves du Centre des Métiers d'Art de la Polynésie française font naître sous leurs doigts un Ti'i - Photos : Vaea Devatine.





Vaea Devatine
Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales... En savoir plus sur cet auteur


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