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Taputapuātea reconnu patrimoine mondial en tant que paysage culturel

Le marae de Taputapuātea : un temple, avec des fonctions cultuelles et sociales, construit par le peuple Māʻohi du XIVe au XVIIIe siècle.


Dans la décision 41 COM 8B.23, Taputapuātea figure désormais sur la liste du patrimoine mondial en tant que paysage culturel sur la base des critères 3, 4 et 6 de l'UNESCO.


19 Novembre 2018 - 20:00
     

La demande de protection en tant que patrimoine mondial a un coût. Au vu du patrimoine exceptionnel du site, la demande du gouvernement de la Polynésie française et du gouvernement central à Paris, au Centre du patrimoine mondial, a été acceptée.

Taputapuātea est un paysage culturel, terrestre et marin, sur l’île de Raiatea dans la partie des îles Sous-le-vent dans l'archipel de la Société. Raiatea est au centre du « Triangle polynésien », dont les sommets s'appellent, au nord, Hawai'i (les actuelles îles Hawaï), à l'est, Rapa Nui (l'actuelle Ile de Pâques), et au sud-ouest, Aotearoa (l'actuelle Nouvelle-Zélande), au milieu du vaste océan Pacifique.

Au cœur de l'ensemble Taputapuātea se trouve un centre politique, cérémoniel, funéraire et religieux : le marae de Taputapuātea. Cet ensemble est positionné à l’extrémité d’une péninsule qui s’avance dans le lagon entourant l’île ; le bien Taputapuātea comprend deux vallées boisées, une partie de lagon et de récif corallien, et une bande de pleine mer (voir photo).

Les marae sont des espaces sacrés, cérémoniels et sociaux, que l’on rencontre partout en Polynésie. Dans les îles de la Société, les marae ont pris la forme de cours pavées quadrilatérales, avec une plateforme rectangulaire à une extrémité, appelée un ahu. Ils exercent simultanément de nombreuses fonctions.

Au centre de l'ensemble du marae Taputapuātea se trouve le marae Taputapuātea lui-même, qui est dédié au dieu ‘Oro et est l’endroit où le monde des vivants (Te Ao) croise le monde des ancêtres et des dieux (Te Pō). Il exprime également le pouvoir et les relations politiques. L’importance croissante de Taputapuātea parmi les marae de Raiatea et dans la région plus large est liée à la dynastie des ari’i (chefs) Tamatoa et à l’expansion de leur pouvoir.

Taputapuātea était le centre d’une alliance politique qui réunissait deux régions étendues, englobant la majeure partie de la Polynésie. L’alliance fut maintenue grâce aux rassemblements réguliers de chefs, de guerriers et de prêtres qui venaient d’autres îles pour se réunir à Taputapuātea. La construction de pirogues à balancier et la navigation sur l’océan furent des compétences essentielles pour entretenir ce réseau.

Un paysage traditionnel borde les deux côtés de l’ensemble du marae Taputapuātea, celui-ci étant tourné vers Te Ava Mo'a, une passe sacrée dans le récif qui borne le lagon. Le motu Atāra est un îlot du récif, qui offre un habitat aux oiseaux marins. Les embarcations arrivant de haute mer attendaient ici avant d’être conduites dans la passe sacrée, puis officiellement accueillies à Taputapuātea.

Côté terre, ’Ōpoa et Hotopu’u sont des vallées boisées cernées par des crêtes et la montagne sacrée Tea’etapu. Les parties hautes des vallées comptent des marae plus anciens, comme le marae Vaeāra’i et le marae Taumariari, des terrasses agricoles, des vestiges archéologiques d’habitations et des caractéristiques portant des noms associés à des dieux et des ancêtres.

La végétation des vallées est constituée d’un mélange d’espèces, certaines étant endémiques de Raiatea, d’autres étant présentes dans d’autres îles polynésiennes, et d’autres encore étant des espèces alimentaires apportées par d’anciens Polynésiens pour y être cultivées. Les attributs du bien forment dans leur ensemble un paysage culturel relique, terrestre et marin, associatif et exceptionnel.

​Taputapuātea a une valeur universelle exceptionnelle reconnue

L'UNESCO reconnaît donc la valeur universelle exceptionnelle du Marae de Taputapuatea, sur l'île de Raiatea en Polynésie française, qui a répondu à au moins un des dix critères de sélection (six critères culturels et quatre critères naturels) ainsi qu'aux notions d'intégrité, d'authenticité, sans oublier les éléments requis en matière de protection et de gestion.

Critère 3

Taputapuātea répond au critère 3 : Taputapuātea illustre de manière exceptionnelle 1 000 ans de civilisation mā’ohi.
Cette histoire est représentée par l’ensemble du marae Taputapuātea en bordure de mer et la diversité des sites archéologiques dans les hautes vallées. Cet ensemble reflète l’organisation sociale avec des paysans vivant dans les hautes terres et des guerriers, des prêtres et des rois établis près de la mer. Il témoigne également de la compétence de ce peuple en matière de navigation sur des pirogues à balancier, franchissant de longues distances sur l’océan, grâce à l’observation de phénomènes naturels, et transformant les îles nouvellement occupées en des lieux qui couvraient les besoins de leur population.

Critère 4

Taputapuātea répond au critère 4 : Taputapuātea offre des exemples éminents de marae, des temples avec des fonctions cultuelles et sociales, construits par le peuple mā’ohi du XIVe au XVIIIe siècle. Les marae étaient les points d’intersection entre le monde des vivants et celui des ancêtres. Leur forme monumentale reflète la concurrence entre les chefs ari’i pour obtenir prestige et pouvoir. Le marae Taputapuātea est lui-même une expression concrète de l’alliance capitale formée par sa hiérarchie de chefs et le culte qui lui était associé, des pierres de ce marae étant transportées sur d’autres îles pour y fonder d’autres marae du même nom.

Critère 6

Taputapuātea répond au critère 6 : en tant que foyer ancestral de la culture polynésienne, Taputapuātea revêt une importance exceptionnelle pour les peuples de la Polynésie tout entière, par la manière dont il symbolise leurs origines, les relie à leurs ancêtres et en tant qu’expression de leur spiritualité. Ces idées et connaissances vivantes sont inscrites dans les paysages terrestres et marins de Raiatea et, en particulier, dans les marae pour les rôles centraux qu’ils jouèrent autrefois.

L'intégrité

Le bien ​Taputapuātea est un paysage culturel relique et associatif dont les attributs sont matériels (sites archéologiques, lieux associés à une tradition orale, marae) et immatériels (récits des origines, cérémonies et savoir traditionnel). Il est un exemple exceptionnel de la juxtaposition et de la continuité de valeurs anciennes (traditionnelles) et modernes (contemporaines) du peuple mā’ohi et de sa relation avec le paysage naturel. Le bien comprend tous les éléments nécessaires pour exprimer la valeur universelle exceptionnelle. La zone tampon est appropriée et ne contient aucun élément qui devrait être situé dans le bien.

Authenticité

Des informations crédibles et objectives confirment l’authenticité des principaux attributs physiques du bien ​Taputapuātea. Les sources immatérielles et les traditions orales du peuple mā’ohi sont variées et se renforcent également mutuellement. Il existe une convergence entre les connaissances orales et les sources documentaires basées sur des témoignages laissés par les premiers explorateurs et missionnaires. En somme, ces facteurs démontrent que les informations sont authentiques. Les efforts entrepris ces dernières années par la communauté pour recueillir des connaissances relatives au bien et transmettre le savoir traditionnel ont renforcé l’authenticité du paysage culturel. Certains marae de l’ensemble du marae de Taputapuātea ont été restaurés, mais le plan de cet ensemble et la plupart des matériaux eux‑mêmes sont d’origine.

Eléments requis en matière de protection et de gestion

Quant aux éléments requis en matière de protection et de gestion, ​l’ensemble du marae Taputapuātea est protégé depuis 1952 en vertu de la loi de la Polynésie française et a été récemment classé comme monument historique. Un système de protection et de planification, appelé une Zone de site protégé, qui est en train d’être mis en place devrait couvrir l’ensemble du bien et de la zone tampon. Un comité directeur oriente la gestion du bien depuis 2012. Ce comité s’emploie à créer une structure de gestion permanente pour le bien et un plan de gestion a été adopté en 2015. Le plan préservera les sites de mémoire qui témoignent de l’ancienne civilisation mā’ohi, protégera les marae, maintiendra les environnements terrestres et marins du paysage culturel et du paysage maritime et préservera et transmettra des connaissances et compétences traditionnelles. Un secrétariat composé de trois personnes gérera le bien, de concert avec un bureau doté de personnel et le comité directeur.

Les critères de sélection

Pour être classé au Patrimoine mondial de l'Humanité, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection.
  1. représenter un chef-d'œuvre du génie créateur humain ;
  2. témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ;
  3. apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ;
  4. offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine ;
  5. être un exemple éminent d'établissement humain traditionnel, de l'utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer, qui soit représentatif d'une culture (ou de cultures), ou de l'interaction humaine avec l'environnement, spécialement quand celui-ci est devenu vulnérable sous l'impact d'une mutation irréversible ;
  6. être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle (Le Comité considère que ce critère doit préférablement être utilisé en conjonction avec d'autres critères) ;
  7. représenter des phénomènes naturels ou des aires d'une beauté naturelle et d'une importance esthétique exceptionnelles ;
  8. être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l'histoire de la terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d'éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification ;
  9. être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l'évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d'animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ;
  10. contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation.
La protection, la gestion, l'authenticité et l'intégrité des biens sont également des considérations importantes. Depuis 1992, les interactions majeures entre les hommes et le milieu naturel sont reconnues comme constituant des paysages culturels.
Source : UNESCO.





Elodie Châtrain
Journaliste, coordinateur des articles sur les informations générales. En savoir plus sur cet auteur


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