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Scandales sanitaires : ces ONG qui interpellent les candidats

1er tour de l'élection présidentielle 2012.


Un colloque-interpellation avec une proposition de loi, faite de 25 dispositifs "pour en finir avec les scandales sanitaires" en France, commentée par les représentants des candidats à l'élection présidentielle.


21 Avril 2012 - 17:00
     

Les lanceurs d'alerte, surnom donné aux ONG et aux associations, sont-ils des lanceurs de peur ? La question, légitime, se pose en arrivant au colloque d'un nouveau genre, "le colloque-interpellation", organisé salle Poher au Palais du Luxembourg dans le 6e arrondissement de Paris le 16 avril 2012 de 10h50 à 12h45. Objectif : "connaître la vision de candidats sur les risques sanitaires", une thématique environnementale "quasiment absente" de la campagne.

Dans son mot de bienvenue, Leila Aïchi, sénatrice de Paris EELV, part du constat qu' "on dit souvent que les Parlements sont gangrénés par les lobbies et je suis très contente d'en accueillir !" Une fois n'est pas coutume ; l'annonce officialise la présence des ONG dans les couloirs et les bureaux de la Haute assemblée. Une première.

Devant une salle comble, Ecologie Sans frontière, Respire, Réseau Environnement Santé, Robin des Toits et Générations futures exposent une "typologie illustrée des scandales de sécurité sanitaire" avant d'entendre les réponses des représentants de candidats à l'élection présidentielle.

Francis Veillerette, porte-parole de Générations futures, explique le scénario en 7 séquences qui se dégage à partir d'exemples de crises sanitaires :

- séquence 1 : lancement d'une innovation technologique (procédé, molécule, ...) sans étude d'impact sanitaire. Les bénéfices attendus sont prioritaires.
- séquence 2 : attitude complaisante des agences de sécurité sanitaire (maintien de normes obsolètes insuffisantes, conflit d'intérêts dans les comités d'expert...)
- séquence 3 : premières alertes non prises en compte et sanctions contre les lanceurs d'alerte
- séquence 4 : la fabrique du doute par l'industrie lorsque l'évidence scientifique se construit
- séquence 5 : prise de distance par les assureurs
- séquence 6 : attentisme des autorités politiques
- séquence 7 : la crise.

Distribué à la salle composée de décideurs (sénateurs, ...), de journalistes, de représentants de collectifs d'habitants et des associations, un dossier de presse décline ce scénario en 5 exemples de scandales sanitaires en France :

- L'exemple du Médiator
- La saga du Gaucho et du Régent
- L'exemple du Bisphénol A
- L'exemple des champs électromagnétiques et de la téléphonie mobile
- L'exemple de l'amiante, présenté par la Coordination nationale médicale Santé Environnement.


"Dès que vous voyez un de ces scénarios, vous pouvez donner l'alerte" explique Etienne Cendrier, porte-parole des Robins des Toits qui critique la position des pouvoirs publics.

"On a de plus en plus de malades (...) mais tant que ce n'est pas prouvé, il n'y a pas de précaution à prendre (...) c'est comme si on demandait aux conducteurs et à ses passagers de mettre leur ceinture de sécurité une fois que l'accident a eu lieu." Robin des Toits préconise la non-utilisation des téléphones portables par les femmes enceintes et les enfants.

Franck Laval, président d'Ecologie sans frontière, fait un rappel historique de son engagement. Un rapport publié en l'an 2000 faisait état de "30 000 morts prématurées dûes à la pollution de l'air" ; un fait majeur qui a déclenché la création d'Ecologie sans frontière.

Dans sa présentation, Sébastien Vray, Président de Respire fait part du dépassement du seuil autorisé en matière de particules fines. Il cite les Etablissements Publics d'Aménagement (EPA) constitués à "65% de représentants de grandes entreprises" qui ne verraient pas d'un bon oeil le fait de prendre en compte les risques écologiques avant de lancer des travaux.

André Cicorella, président du RES (Réseau Environnement Santé) dénonce "un système qui dysfonctionne." "Nous ne sommes pas des marchands de peur" précise-t-il, "voici nos 25 propositions (...) il y a des conflits d'intérêts au sein des Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), dont les membres, comme à l'INERIS (ndlr : Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques) sont des sociétés de l'industrie chimique."

"L'alimentation n'est pas gérée dans sa dimension sanitaire" poursuit-il. Il propose la création d'un Haut-fonctionnaire chargé de la régulation du coût sanitaire des risques, à l'image du Haut fonctionnaire de défense et de sécurité (HFDS).

Il faut un institut de veille environnemental et pas que sanitaire (...) une agence sans être muselé (...) on sait que les épidémies d'obésité et de diabète ont un lien avec l'environnement chimique."


Les candidats ont été saisis par ces questions. Aucun de leurs représentants ne dément le constat fait par les ONG : la vision de l'environnement a changé et il faut "éviter le dialogue de sourds."

Après un tirage au sort, Yves Pozzo di Borgo s'exprime le premier au nom du candidat François Bayrou. Puis Géraud Guibert au nom du candidat François Hollande ; Aline Archimbaud au nom de la candidate Eva Joly et Catherine Jouanneau au nom du candidat Jean-Luc Mélenchon. Le candidat Nicolas Sarkozy n'a eu aucun représentant.

Hasard du tirage au sort, Chantal Jouanno, très mal à l'aise en tant qu'ancienne Secrétaire d'Etat à l'écologie dont les préconisations n'ont pas été suivies par le gouvernement, s'est exprimée en dernier "à titre personnel."

Les lanceurs d'alerte sont-ils des lanceurs de peur ? L'exercice du colloque-interpellation montre que les représentants des candidats à l'élection présidentielle lancent également, chacun à leur façon, des alertes.

Yves Pozzo di Borgo

"Je suis frustré", s'écrit d'emblée Yves Pozzo di Borgo car "la difficulté quand on est élu c'est de ne pas avoir d'expertise indépendante (...) nous ne sommes pas un pays suffisamment grand pour voir des experts indépendants qui valent cher."

Le sénateur centriste, tout en lisant le message de François Bayrou sans s'écarter d'une virgule, demande que "les ONG n'aillent pas uniquement voir les rapporteurs d'un projet de loi mais aussi les sénateurs."

Il y va aussi de l'image des politiques auprès des Français, alerte Yves Pozzo di Borgo, car "ils sont au même niveau que les prostituées" selon le sénateur de Paris (voir en pièce jointe le texte de son intervention transmis à ParisTribune.info)

Géraud Guibert

Pour Géraud Guibert, représentant du candidat François Hollande, il existe 3 aspects à la question : "le problème de doses (...) avec l'équilibre du dispositif de dépenses et plus de prévention (...) à prendre de manière positive." Pour ne pas avoir "l'impression que cela pourrait être contraire à l'action économique (...) ou contraire à l'idée de certains lobbies."

2e aspect : "c'est un sujet qui mérite un effort de recherches dans le temps et continu dans le temps."

Enfin, un 3e aspect sur "le dialogue environnemental" avec "un diagnostic partagé sur la base d'une analyse scientifique indépendante des intérêts (...) il faut sortir du seul dialogue avec les seules associations mais avec les citoyens (...) il faut arriver à sortir de cette façon de faire où on met ce sujet sur la table avec les lanceurs d'alerte et les industries, il faut partir d'un diagnostic partagé et se donner les moyens" (ndlr : une intervention non mise par écrit et non transmise à ParisTribune.info)

Aline Archimbaud

Autre ton avec la sénatrice Aline Archimbaud, au nom d'Eva Joly. Membre de la commission des affaires sociales au Sénat, elle a "suivi les débats sur le Mediator (...) un certain nombre de maladies explosent (...) il faut passer d'une logique de soin à une logique de santé."

La sénatrice "ne répondra pas aux 25 points" de la proposition de loi détaillée par les ONG dans leur interpellation des candidats, car il ne s'agit pas "que d'une question de santé mais de société."

Aline Archimbaud rappelle qu'il y a 3 semaines, le gouvernement a autorisé la pulvérisation de 7 pesticides. "Il faut garantir l'indépendance des experts vis-à-vis des industriels" et termine son intervention par une promesse : "nous nous engageons à défendre avec vigueur partout et au Parlement" en indiquant que "beaucoup de points figurant dans la proposition de loi font partie du programme d'Eva Joly".

La sénatrice de Seine Saint-Denis termine son intervention par une alerte à l'amiante : une plainte classée en décembre 2011 et une juge d'instruction dessaisie du dossier (voir en pièce jointe le texte de son intervention transmis à ParisTribune.info)

Catherine Jouanneau

Catherine Jouanneau représente le candidat Jean-Luc Mélenchon. La France devrait s'inspirer de l'Italie où un chef d'accusation, inexistant en France, permet de poursuivre pour "catastrophe environnemental de longue durée".

ll faut "un cadastre des risques éliminables et un travail en commun entre des citoyens et des médecins généralistes, qui doivent être formés (...) car les citoyens deviennent des experts sur ces sujets."

Catherine Jouanneau répond à chaque point du projet de loi des ONG présentes (voir en pièce jointe le texte, une intervention non mise par écrit mais transmise en points télégraphiques à ParisTribune.info)

Chantal Jouanno

"Avec un "o", c'est Breton" précise la sénatrice UMP. Chantal Jouanno s'exprime en son nom et répond aux grands axes proposés, en soulignant les points de divergence.

Sur la proposition de création d'une agence, Chantal Jouanno note que "quelque soit la qualité des expertises, on ne pourra s'empêcher de penser que cela vient du ministère, il vaudrait mieux avoir quelque chose d'indépendant (...) l'indépendance ne vient pas de la suppression de tout lien d'intérêt (...) le lien vient de l'expertise contraire."

Elle note que l'usage des mots, comme "perturbateurs endocriniens" n'est pas dans le langage habituel. C'est celle qui a suivi une formation débutée "en BTS, puis à l'université puis à l'ENA" qui parle.

Elle fait remarquer que c'est grâce à l'Europe que l'écologie a progressé en France, indique qu' "en 2030, 50% de la population aura des problèmes respiratoires" et qu' "on a très peu d'experts de la santé en France" (ndlr : une intervention non mise par écrit et non transmise à ParisTribune.info)

La vision de l'écologie ayant changé, les ONG présentes au Sénat le répètent : "Il n'y a pas, d'un côté, des marchands de peur, et de l'autre, des irresponsables", sous-entendu les politiques. Les sénateurs présents dans la salle approuvent de la tête.

Le colloque-intervention est intervenu au lendemain de la signature le 10 avril 2012 d'un nouvel accord cadre de coopération, signé entre la direction générale de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail (Anses), et la direction générale de l’Institut de veille sanitaire (InVS). Dans la plus grande discrétion.



Vaea Devatine
Journaliste tahitienne. Formations universitaires modestes, en droit, en sciences sociales... En savoir plus sur cet auteur


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